samedi 20 septembre 2014

La Mongolie, à la folie ou Welcome to the Far East.

Le titre est trompeur car nous vous avions laisser entre Irkoutsk et Ulan Ude dans le froid à vous glacer les c... euh les sangs. Arrivés à la gare de Ulan Ude une jeune femme nous a proposé son aide, nous avons poliment refusé parce qu'il y avait un plan, grand mal nous à pris car on a réussi à se paumer au milieu d'une cité de banlieue où une vieille femme nous a fait comprendre qu'il n'y avait jamais au grand jamais eu d’hôtel dans son quartier et que le city center c’était dans l'autre sens. Vu qu'elle avait dû assister à la naissance de
Nabuchodonosor nous avons suivi son conseil et ceux de beaucoup d'autre passant avant de trouver notre hôtel niché à environ 200 mètres de l'adresse indiquée.
Si vous découvrez ce message caché, alors vous avez découvert ce message caché.
Staline patatant Hitler. Plein de poésie.
Après avoir pu poser nos sacs nous sommes parti nous promener et en tendant l'oreille une douce mélopée parvenait à nous : un Riff de death metal ! Nous avons alors laissé nos oreilles nous guider vers la place Lénine (qui est la place principal de la ville) où se tenais une scène de tremplin pour les jeune rocker du coin. Malheureusement, le groupe qui nous avait interpelé avait fini de jouer à notre arrivée et après 20 minute d'attente le groupe suivant à commencé à émettre ce que j'appelle du heavy metal à gonzesse. Nous sommes allés nous coucher car le lendemain une longue journée nous attendait.. Et oui, il nous fallait trouver un lavomatique, ce qui n'est pas une chose simple dans un pays ou on ne parle pas la langue. Cela nous à prix 7 h et 3euros pour retrouver notre linge propre et sec. Cela nous a permis de passer l'après midi dans un "anti-café", un endroit avec une super connexion internet et du thé a volonté.
Sinon pour  résumer Ulan Ude, le seul fait remarquable c'est qu'il y a une statue de la tête de Lénine de 5 mètre de haut sur la place principale.
Nous décidons de quitter la Russie par le bus, effectivement en train on avance plus vite mais le passage au frontière prend 10h.alors que là en deux heures c'est bouclé.

C'est un peu comme si on disait, en France, on utilise des smartphones, mais bon sinon on aime toujours le camembert.
Ulan Bator, entre tradition et modernité
Nous arrivons à Ulan Bator, en Mongolie en soirée, à la descente du bus les rabatteurs d’hôtel et de tour operator nous harcèlent déjà, nous frayons notre chemin jusqu’à la gare pour utiliser le providentiel et gratuit réseau wifi de la ville pour réserver l’hôtel que nous nous étions choisis et que l'on a trouvé sans grande difficulté cette fois ci (je sais pas si c’était parce que c'était facile ou parce ce qu'on s'améliore).

Ici, nous avions une mission : faire nos visas pour la Chine. On avait lu plein de truc disant que c’était super compliqué, qu'il valait mieux passer par son agence de voyage ou son hostel. Mais nous on aime bien les défis. C'est ainsi que nous nous sommes retrouvés à réserver des hôtels pour 30 jours à Pékin, avant de résilier aussi sec, juste pour avoir le récépissé, que avons cherché les fameux "air market" de Ulan Bator, agences de voyages dans lesquelles on peut demander une confirmation de réservation de billet d'avion, sans pour autant dépenser le moindre centime (mais pourquoi les agences font-elle ça, sans aucun bénéfice, nous ne le saurons jamais), et que nous avons imprimé une palanquée de paperasse sur l’imprimante à l'accueil de notre hostel à 23h34 environ.

Aux aurores le lendemain matin, nous nous tirâmes de notre couchette, et nous nous trainâmes, les yeux gonflés de sommeil jusque l'ambassade de Chine devant laquelle nous nous rendîmes compte - ô cruel destin - que nous n'avions pas changé d'heure et qu'il était en réalité 7h30 du matin, le dur labeur des fonctionnaires chinois ne devant commencer que deux heures plus tard. A toute chose, malheur fût bon, puisque déjà, devant les locaux de l'Empire du milieu, s'accumulaient moult badauds et autres zigotos qui, globalement, désiraient la même chose que nous. Jouant de nos haches pour nous frayer un chemin, nous finîmes tout de même par atteindre le comptoir aux alentours de 11h où, exténués par la tâche, c'est dans un râle que nous déposâmes notre petit tas de papiers devant la préposée médusée de notre puissance mystique (elle trouvait bizarre qu'on puisse avoir de l'argent sans avoir d'emploi).
Nous avons donc pu nous préparer pour notre escapade, et dégotter dans des friperies, marchés de rues et autres échoppes quelques vêtements chauds afin de ne point périr durant les froides journées qui nous attendaient.

Notez le regard sanguinaire de la bête.
Ensuite on a dormi, et puis on est monté dans la voiture (un fabuleux van Was de 70 ans) de Bimba, notre chauffeur, en compagnie de Claudia, une voyageuse de 59 ans recrutée au dernier moment. Après une longue route cahotante (le mot route, en Mongolie, s'apparente plus à un concept qu'à une réalité physique, une flaque de boue peut donc être tout à fait qualifiée de route s'il est nécessaire de la traverser pour atteindre sa destination), nous avons rejoint le parc national de Terelj, où m'attendait ma première épreuve initiatique : la cavalcade mongole à dos de cheval. Bravant la peur et le danger, je grimpais sur le dos de la bête sauvage aux yeux fous, où fièrement, selon la tradition séculaire, j'imposais ma volonté à l'animal sanguinaire, le forçant contre sa volonté pourtant de fer à avancer, puis même carrément (soyons fous) à trotter dans les steppes. Après une heure de ce traitement éprouvant, j'offris à l'animal exténué qui était désormais mon destrier un repos bien mérité, tout en allant moi-même me retirer dans la Yourte ou nous devions tous trois passer la nuit (les deux autres protagoniste étant alors Nausicaa et Claudia, les chevaux, eux, ont dormi dehors).

Turtle Rock, on en parle pas dans le texte mais c'etait fort beau
Quant on rentre dans une yourte, le tout premier sentiment qui nous viens à l'esprit est "putain, on se les pèle !" . Du coup, un monsieur Nomade (oui malheureusement je n'est pas retenu leurs noms car ils sont imprononçables pour mes pauvres corde vocale) vient avec un chalumeau et bourrine le bois du poêle avec, et d'un instant à l'autre l'envie de se mettre en string deviens prédominantes, mais il faut bien se garder de céder à cette tentation car maintenir un feu toute une nuit n'est pas une science exacte.
Le deuxième jour nous avons roulé longtemps, c'est pas que c'était loin mais en Mongolie la vitesse est limitée à 50 sur route bétonnée, et là ben c’était pas bétonné donc nous roulions à l'allure faramineuse de 35 km/h. Vers 17h nous apercevons au loin de gigantesques dunes de sable, le Hugnu Khan national park aka mini Gobi s'etendait devant nous. Soit une surface d'environ 1 hectare au millieu de la verdoyante plaine.
"un humain n'a rien à foutre sur le dos d'un tel animal"
Sur place, nous avons été accueilli chaleureusement par des très mignonne et morveuse petites filles. Après avoir visité notre très jolie yourte, nous avons été invités, désert oblige, à monter sur des chameaux. Et à mon humble avis un humain n'a rien à foutre sur le dos d'un tel animal, en effet, y a rien sur l'anatomie du bestiau qui te permet de lui mettre un licol, alors ils se retrouvent avec des piercing disgracieux au nez. Sinon le mini désert était fort joli.
Après une nuit de sommeil bien merité nous quittons cette adorable famille avec qui nous avions partager se qu'on pouvait malgrès la barière de la langue.
Parce que franchement, avec un peu de vinaigrette, c'était délicieux.
Qu'on ne vienne plus dire que nous n'aimons pas les enfants
Encore de nombreux kilomètre parcourus, entre les troupeau de bêtes qui traversent impunément la "chaussée", le vol des aigles qui profitent de l'aspiration de la voiture pour s'envoler et les petites souris qui se cachent malicieusement dans leurs terriers Pour arriver dans la vallée de l'Orkhon et ses magnifique chutes d'eau. Nous avons dormi dans un camps de yourtes pour touristes sauf que, faute de place et après négociations acharnées de notre guide, nous avons pris place dans  celles des propriétaires des lieux. Du coup nous avons bien fêté ça et avons partagé quelque mots avec des voyageuses flamandes qui n'étaient pas mollissantes grâce aux temperatures hivernales. De son coté Bimba, à retrouvé ses amis chauffeurs de Was ancestraux, et de quoi parlent des chauffeurs qui se retrouvent autour de leurs belles mécaniques ? Et toi , t'as fait quoi avec l'alternateur ? ah cool! moi j'ai encore des problème de carbu. et les galipeurs? ben c'est toujours pas garanti !
Dans la vallée, Oh-oh, la vallée, lalillala
Les chutes de Orkhon, dans la vallée de Dana Orkhon

Au quatrième jour de notre périple nous avons visité le magnifique monastère bouddhiste de Karakorum mais décidément je comprends rien à cette religion. En fin de journée nous nous somme retrouvés au bord d'un petit lac tout moche et bien nommé Ugli lake (les pratiquant de la langue de Johnny Rotten comprendront), car il est entouré de détritus en tout genre. C'est un peu triste, que nous avons rejoint notre nouvelle yourte dans une guest house avec les toilettes les plus dangereuse du monde (5 mètre de profondeur où tu ne préfères pas tomber).
On dirait le nom d'un camp romain dans Asterix.
Karakorum

Au dernier jour de cette folle aventure nous avons pu admirer des chevaux sauvages Prevalsky (des chevaux ultra spéciaux parce qu'ils ont un chromosome en plus et qu'il en reste que 300 dans la nature) au sein du park national Hutsai.
Au bout de ces 5 jours sans douche nous sommes heureux de rentrer à l'hotel pour prendre une douche chaude et dormir. Il ne nous reste qu'à aller chercher nos passeports à l’ambassade chinoise le lendemain.


Nausicaa au cœur de la Yourte
Pour quitter Ulan Bator on avait deux solutions soit prendre le trans mongolien mais c'etait pas drôle et cher, ou prendre un billet de train nous emmenant à la frontière, la traverser en jeep avec un chauffeur et finir le trajet jusqu’à Pékin en bus couchette. C'est plus économique et ça a l'air trop fun.

Petites info en vrac : en chine pas de Google, ni de Facebook donc ne vous inquiétez pas si on donne pas trop de nouvelles (si vous êtes trop inquiet on est sur skype sur "noise ik"). une dédicace spéciale à Nicolas Lahaie si tu passe en mongolie un jour le meilleur rapport qualité prix pour la bière c'est la Tiger ou la Atlan Gobi. J'ai perdu 10 kg depuis qu'on est parti. Pour retourner au Hellfest il faudra s'arracher un bras et un oeil du coup on va préférer garder notre anatomie. On déteste Nicky Minaj mais on à bien aimer le dernier joueur du grenier et le dernier point culture.

En bonus:

Ce cul qui téléphone dans les toilettes d'un temple...


...et ce Yak médusé


Toutes les photos sont visibles sur notre album, il vous suffit juste de CLIQUER SUR CES MOTS EN CAPITALES

vendredi 12 septembre 2014

This is Russia, Bitch!

Partis à 23h59 le 15 aout, nous passâmes le poste Frontière le 16, à un peu plus de 4h00 du matin. Après l'obtention de notre tampon d'entrée, Nausicaa se rendormant sitôt s'etre rassise dans le bus, je pus savourer un bien singulier cadeau d'anniversaire de la fenêtre du bus: le lever du soleil sur les plaines russes embrumées, écoutant les choeurs de l'Armée Rouge, avant de m'endormir du sommeil du juste. Nous étions en Russie.

Saint-Pétersbourg Mon Amour


Nous sommes arrivés vers 8h du matin à Saint-Pétersbourg, nous sommes descendu du bus à une gare qui n'était pas forcément la nôtre mais le chauffeur de bus nous dit qu'il "n'en n'avait rien à foutre de là ou on quittait le bus". Le rituel de consignation des sacs passé, nous nous sommes dirigé vers la perspective Nevsky, c'est un peu leurs Champs-Élysée à eux sauf que c'est vachement plus grand (dans tout les sens du terme : plus long, plus large, plus haut et plus beau aussi).
Happy Birthday Andy
Pour l'anniv' d'Andy nous avions réservé avant de partir  une chambre dans un petit hostel sympa, mais qui faisait bien cheap après tout ces 3 étoiles. La réceptionniste étant aussi molle que son homologue hambourgeois, on s'est dit qu'on allait les présenter. Mais un autre dilemme me tarabustait l'esprit : qu'offrir à Andy ? Un Mug Lénine? Un service à café CCCP ? un manteau de spetnaz ? un buste en porcelaine à l'effigie de Trotsky ou de Staline ? Ah c'est sur il y a du choix, et tout ça le rendrait super heureux, sauf qu'il faut porter tout ça après, et c'est pas super utile en voyage... Après quelque recherche sur Trip Advisor, on se dit qu'un restau typiquement russe fera l'affaire. The Idiot, nous a proposer une excellente cuisine traditionnelle, du Côtes du Rhône bien de chez nous ( bien meilleur que le vin géorgien ) et de la super vodka le tout à un prix très correct. Il est un peu plus de minuit et c'est un peu ivre que nous retournons à l'hôtel quand soudain nous croisons 3 jeunes filles à cheval en plein centre ville. Je les regarde les yeux plein de jalousie quand surgit une quatrième cavalière au grand galop dans les perspectives (oui c'est comme ça qu'on appelle les rues en Russie et je trouve ça super poétique), ça restera un de mes plus jolie souvenir de voyage.

C'est bien tard et la tete un peu lourde que nous nous éveillons. Il faut vite refaire les sacs, et partir vers notre nouvel hostel qui nous réserve bien des surprise.  Trouver cet hôtel avait l'air facile sur le papier et sur google maps aussi... sauf que là sur place il n'y a rien à part un salon d’esthétique qui n'ont jamais  entendu parler d'"hôtel capsule".. J'utilise ma carte joker préférée, celle ou il y a écrit "demande à un passant" : Et j'ai fait bonne pioche, on est tomber sur un jeune homme très gentil et très patient qui à appeler la réception et nous accompagné jusque devant la porte (bon c’était dans la cours à droite mais personne pouvait le savoir, hein). Arrivés au bon étage (les hostels en Russie son souvent de grand appartement aménagé) une jeune fill
e souriante nous tend une paire de chausson, nous comprenons qu'il faut les enfilés. Elle nous fait visiter l'appartement, dans une logorrhée ininterrompue en russe jusqu’à ce que je puisse en placer une : "we don't speak russian", elle me regarde d'un air interrogatif et elle reprend de plus belle toujours aussi souriante et russe.
Au bout de quelque essaie on parviens a lui décrocher quelque mots d'anglais, elle en sait assez pour qu'on puisse se comprendre devant une tasse de thé bien chaude.
On ne prend jamais les statue de ce coté là, c'est bizarre non ?
Sinon notre chambre et bien une capsule de cosmonaute où il y a tout juste assez d'espace pour dormir à 2 et mettre les sacs sous le lit. Les travaux ne sont pas fini mais l’hôtel affiche complet parce que c'est pas cher et qu'en plus ils offrent le petit dej, le repas du soir et la visite de la ville (où les ponts se lèvent comme dans Inception) accompagnée du créateur déjanté de cet endroit d'inspiration cosmogonique (on sais pas ce que ça veux dire mais il à  bien insisté là dessus) avec deux chats et un escargot domestique.
Les chambres étant minuscules, les habitants se retrouve dans la salle commune pour partager les repas. D’ailleurs c'est au cours du repas du 2eme soir que Costia, le créateur fou, me dit au détour de la conversation qu'il connait les membres de Little Big (un groupe russe que nous apprécions) qui jouent le soir même à Paris (nous étions un peu déçus de ne pas pouvoir les voir jouer dans leurs ville d'origine). Mais la petite Anna qui à quitté le groupe est chez elle, et que si on veux on peux aller la voir le lendemain. Évidement nous sautons sur cette occasion inespérée. Nous passons donc
Chez Anna avec son chien Pas
l’après midi dans sa cuisine à boire du thé et du vin en communiquant avec google trad et le mime (c'est facile avec une mime de formation). Elle est très heureuse de nous recevoir, elle n'a pas pu aller à Paris mais Paris viens à elle. Elle nous parle de son univers, nous montre son atelier pour elle dessine et peint, son salon de tatouage et plein d'autre chose. D’ailleurs pour nous remercier d’être passé, elle me propose un nouveau tatoo. Je suis un peu submergée d’émotion, oui c'est pas mon genre de faire des tatoo sur des coup de tête, mais là impossible de refuser (heureusement que j'ai toujours des projet de tatoo en tête). Andrew le tatoueur qui travaillait à ce moment là m'a encrée une belle tête de vache du Wacken.

Le lendemain nous discutons avec la jeune Rita et son mari Viktor (oui on se marie jeune en Russie), on lui raconte qu'on voyage et qu'on va prendre le transsibérien, ni une ni deux, elle dit qu'elle serait ravi de nous recevoir chez elle à Oufa dans la République de Bachkirie en plein milieu de la Russie. Nous sautons encore une fois sur l'occasion tel des explorateurs de nouveau horizons.

Moskaw, c'est trop ! (ou la quête d'un lit)


transsibérien 3ème Classe
Nous nous rendons à Moscou par le train, le stop n'ayant pas marché (on était pas super bien placés je pense). Avant de monter, il faut montrer son billet et son passeport à la chef de wagon qui nous cri dessus en russe parce qu’elle ne comprend rien a nos papiers jusqu’à ce qu'elle lâche " NUMBER OF DOCUMENT!!!". on lui montre notre numéro de passeport et ele nous laisse monter dans le wagon couchette. On se retrouve en face d'un couple qui déménage avec plus de bagages que ce qu'on à laissé
derrière nous à paris. On prend un matelas pour s'assoir dessus, et là le cerbère de la porte râle encore très fort, on ne comprend évidement toujours rien, nos voisins nous traduisent dans un anglais approximatif qu'on a pas payé pour la literie donc on à pas le droit de s'assoir dessus. Du coup, on rend à la dame son bouzin en coton dégueulasse. Et c'est parti pour 10h, ça va être gai...
Sinon dans les trains russes il y a un truc génial qui peux m'occuper très longtemps, un Samovar, c'est un genre de bouilloire perpétuelle, une source intarissable d'eau chaude pour se préparer thé, café ou des nouilles lyophilisées.
Le Fameux Samovar
Nous avons pu passer le reste du voyage gentiment, notre cerbère s'étant détendue, même si notre literie emmerdait tout le monde parce qu’il n'y avais nul part où la ranger.

Arrivés sur place dans la soirée, nous comptions aller à la soirée Couchsurfing, mais nous nous pointons un peu trop tard et tout le monde est parti. Nous partons en quête d'un hôtel repéré sur internet que nous ne trouverons jamais. On se retrouve à deux heures du matin devant la porte d'un autre hôtel, on réveille la taulière qui nous demande ce qu'on fout là sans comprendre ce que doivent bien vouloir deux voyageurs la nuit dans un hôtel. Grâce à google trad (super pratique en Russie) on lui expose notre demande. Elle nous dégotte enfin une chambre d'enfant à prix d'or... en se couchant on sait qu'on ne va pas rester là les 4 jours.
Nous consacrons notre deuxième jour à trouver un meilleurs endroit pour dormir. On réserve dans un hostel qui à l'air sympa, pas cher, dans un quartier jeune et branché (oui hipster si vous voulez). Arrivez là, il on eu un groupe qui est arrivé et il n’ont plus notre chambre, mais ils on appeler un autre lieu ou c'est le même prix et il nous on commandé un taxi pour nous y rendre. Ce genre de déconvenue nous étant déjà arrivé à Saint-Pétersbourg, nous ne nous inquiétions pas et on s'impatiente de savoir à quel point nous serons surclassés cette fois-ci. Sauf que, au final, le taxi est à notre charge, que la chambre est plus petite que prévu et qu'elle vaut le double et qu'elle se trouve dans un quartier excentré. Après une petite gueulante, nous acceptions fatigués la chambre donnant sur le bar (ou il aiment particulièrement l'eurodance).
Donc nous devons encore passer une journée à chercher un hôtel, ou on nous refait le même coup une seconde fois, nous refusons, une 3eme fois et enfin une 4eme fois ou j'explose de rage, parce que pour être polie y'en à plein le cul de leurs conneries. La réceptionniste nous laisse sa chambre, dans l’état, c'est crade et cher mais nous n'en pouvons plus. Nous allons enfin pouvoir visiter la ville.
Nous décidons de nous lever très très tôt pour voir la place rouge déserte (Nathalie tout ça). Effectivement
St Cyril sur la place rouge
y'avait personne, mais la place était encombrée par des gradins pour les défilés militaires prévus début septembre. Nous nous rabattons vers les jardins du Kremlin qui sont très jolis.
Vers 10h on à pu allez saluer Lénine, enfin plutôt sa momie en plastique, avec de nombreux touristes chinois qui se sont fait arnaquer en achetant des collections de timbre. Ensuite, nous sommes aller visiter le musée d'état qui retrace l’histoire du pays depuis le néolithique à nos jours en réussissant l’exploit de ne pas parler de la période communiste. Nous avons fini la journée par le Zoum, une galerie marchande de luxe  qui rappelle le passage Choiseul à Paris mais en beaucoup plus grand.
Nous tentons notre chance à une deuxième soirée Couchsurfing, mais le fait d’être en couple nous dessert vachement, être deux filles à l'air de beaucoup mieux marcher. Nous avons néanmoins pasé une bonne soirée en plusieurs langues et plusieurs bières.
Il est déjà temps de prendre le transsibérien pour une 30aine d'heures, Il faudra revenir à Moscou parce que là, c'est raté...

Oufa, c'est Ouf


De retour dans le transsibérien, où nous devons cette fois passer une nuit (mais nous avons réservé et payé nos matelas, cette fois-ci), nous avons voyagé en compagnie de trois babouchkas avec qui nous avons partagé thé et graines de tournesol, avec des cheftaines de wagons bien moins arides quoique goguenardes.
Rita nous accueillit à la sortie du train et après un repas, nous avons visité Ufa by night, vu la statue de Salavat Yulayev, leur héros national, appris que le symbole de leur ville était une martre, avons flâné dans les parcs le long du fleuve et admiré la vue sur la cité de nuit. Puis, Rita et Viktor nous ont emmenés chez German, un grand amateur de thé chez qui nous avons fait une dégustation de Long Jing accompagné de miel de la région.
Andy est très volubile avec German
Le lendemain, nous nous somme rendus dans une école où une amie du couple, Marina, donnait une leçon de poterie. après avoir modelé un pot, puis façonné de magnifiques chevaux, nous avons été conviés, tels des ministres, à visiter l'école et son musée, la pauvre Marina affamée devant faire la traduction en anglais. Après le musée, ce fut le tour de la professeur d'art plastique de nous faire visiter sa classe (d'un très bon niveau!), et bien que nous nous sentions comme des stars, nous avons commencé à nous demander quand ça finirait. Alors que nous avions enfin franchi le seuil, nous fûmes une fois de plus interpellés, par la professeur d'anglais cette fois-ci, qui parlait un français parfait et m'a imploré, le regard humide et plein d'espoir: "dis-moi quelque chose!". Il s'avérait qu'elle n'avait pas pu parler français depuis la fin de ses études car jamais aucun français ne semble se rendre à Ufa.
La master Class poterie avec Marina et Rita
Nous avons déjeuné vers 17h, dans un restaurant halal (la première religion de la Bachkirie est musulmane, moi qui pensait qu'en Russie, tout le monde était orthodoxe, j'ai du revoir ma géopolitique), avant de partir en quête des ingrédients pour préparer à nos hôtes une blanquette de veau au poulet, puisque notre recherche de "baby of the cow" resta vaine.
Moi cuisinant, tandis que Nausicaa apprenait à Rita des rudiments de Français tels que "Merci, de rien, tout le plaisir est pour moi", ou encore "excusez-moi, où est la tour Eiffel?", nous avons finalement pu déguster notre blanquette, rejoints par German.
Après le repas, German apprit à Nausicaa la préparation du Maté que nous avons partagé au cours d'une mémorable soirée où je me vis offrir un chapeau Haj d'une splendeur mirobolante, tandis que Nausicaa a eu en cadeau la calebasse à Maté en échange de la promesse d'envoyer à German une photo à chaque fois qu'on s'en sert (German, si tu nous lis, nous ne t'avons pas oublié, nous n'avons juste pas encore de maté!)
Le lendemain, je fus invité par Viktor au Banya, ou des hommes nus, trempés de sueur, se fouettent avec des feuilles aromatiques dans la moiteur des saunas russes. La marche à suivre pour le Banya est la suivante: Viktor a fait infuser son bouquet de feuilles aromatiques dans un baquet d'au chaude, pendant que nous avons alterné sauna, puis eau froide (il y avait aussi un jaccuzzi, mais cela n'a rien de traditionnel), plusieurs fois, avant que Viktor n'amène enfin le bouquet dans le sauna, avec lequel il me battit le dessous des pieds, les jambes, les fesses, le dos, et le ventre, alors que les arômes embaumaient diffusaient leur odeur et vivifiaient ma peau. Aussi fou que ça puisse paraître, ça détend. Ensuite on s'asperge une fois de plus d'eau froide, avant de s'arroser de l'eau dans lequel le bouquet aromatique a trempé. Après ça, une collation et une vodka remettent les idées en place et j'ai pu retrouver Nausicaa et Rita (qui de leur côté ont été visiter une mosquée). Rita, dont c'était l'anniversaire ce jour, nous offrit une part de gâteau avant qu'ils ne nous ramènent vers le train pour Irkoutsk. Après nos déboires moscovites, être reçu par des amis nous a réchauffé le cœur. Ils nous manqueront, mais nous espérons bien les croiser de nouveau un jour, peut-être en France.

Irkoutsk, la ville dont rien ne rime en outsk


C'est trois jours de train qui sont désormais devant nous, et ayant réservé au dernier moment, nous avons chacun une couchette à un bout du wagon. Nausicaa est au centre (car c'est bien connu, le centre est un bout), à coté d'une babouchka austère de prime abord, mais finalement sympathique (elle lui a offert des tomates trop mûres). Quant à moi, j'étais au fond à gauche, accompagné de deux types dont j'ai passé deux jours à me demander ce qu'ils me voulaient, a me montrer leur gorge du pouce. Le troisième soir, je compris, ils picolaient et souhaitaient que je me joigne à eux. Plus exactement, je n'ai pas vraiment eu le choix, après m'avoir fait signe de m'asseoir, ils me remplirent un godet de cognac Ouzbèke. Le langage des hommes qui boivent étant universel, j'ai pu comprendre qu'ils s'appelaient Dimitri et Sergeï, et qu'ils pensaient que les français ne tenaient pas l'alcool. J'ai évité de les contredire, après tout, ils avaient au moins une bouteille d'avance sur moi, et moi, si j'appréciais de boire un verre, je n'avais pas spécialement envie de m'arracher la gorge avec une liqueur douteuse (j'ai malgré tout été resservi plusieurs fois, "niet" n'étant manifestement pas une option).
Les français, ça boit peut-être peu et ça ne tient peut-être pas très bien le cognac, mais ça ne vomit pas partout sur sa couchette en pleine nuit, et du coup ça n'a pas besoin de s'exiler, loqueteux, vers une autre couchette libre. Je pense que c'est ce que nous appelons chez nous l'expression du bon goût, et ce qui nous permet d'avoir la côte auprès des gonzesse de par le monde. Mais je peux me tromper.
Le lendemain, c'est un Sergeï tout détendu qui fût ravi de nous montrer de la fenêtre du train que la tour qui est sur le billet de 10 roubles venait de sa ville. Il me donna le billet en souvenir aussi.

Nous arrivâmes donc à Irkoutsk, ville connue de par le monde pour son orthographe improbable, et pour être un rendez-vous de voyageurs désireux de voir le lac Baïkal. Nous étions logés dans un petit hôtel près du marché, avec vue sur la basse-cour. Dire que nous étions au cœur d'un quartier vivant est un euphémisme, puisqu'il s'agissait d'un hôtel de passe. On entendait les poules la nuit, et le coq au matin. Mais malgré tout c'était très propre et peu onéreux
Bête bizarre brabra dent en sable.
. La ville est dotée d'un musée du thé, composé de deux petites salles, mais dans lequel on peut apprendre que la ville se trouvait sur la route nord du thé et disposait d'une usine d'emballage. Nous avons diné dans un restaurant qui faisait croire que du fromage et des lardons sur des frites, ça faisait un plat japonais, nous avons visité le marché fort bien achalandé, apprécié le look des enfants à la rentrée des classe, garçons en costume, filles en tailleur avec pompons dans les cheveux (la théorie de Nausicaa est que les filles ayant les plus gros pompons sont celle qui ont été punies pour leur mauvais résultats), recherché des enveloppes (une quête épique que je ne vous raconterai pas rien que pour vous frustrer), j'ai mangé un poisson séché dans un bar et c'est très bon (le goût du jambon fumé, sans le goût du jambon), et aussi un chausson à la choucroute. Non, franchement, Irkoutsk, c'est des aventures à n'en plus finir.

Et puis nous avons pris le bus vers lac Baïkal.

Baïkal, ça fait pas d'mal


La route menant sur l'île d'Olkhon sur le lac Baïkal s'effectue en minibus et est de toute beauté, traversant la toundra et les steppes. C'est d'ailleurs à ce moment-là que la route cesse d'être, nous abandonnant d'abord à un ferry, puis aux cahots incessants des pistes rocailleuses. Autant la route est belle et enchanteresse, autant l’arrivée au lac laisse sans voix. Des étendues bleues, baignées de soleil, aux couleurs changeantes, une eau d'une clarté presque surnaturelle, une chatoyance de tous les instants, des goélands comme s'il en pleuvait, régalaient nos yeux éberlués, nous laissant esbaudis, époustouflés devant tant de mirrificience appelant simultanément aux superlatifs les plus biscornus autant qu'au lyrisme le plus dégoulinant.
C'est beau, hein ?
Histoire d'être un peu technique et de recopier le guide, situé en Sibérie, le lac Baïkal est entouré d'une réserve naturelle à l'ouest, d'une réserve naturelle à l'est, et l'île où nous nous trouvions est quasi intégralement une réserve naturelle elle-même. L'eau du lac est saturée en oxygène, l'air est le plus pur du monde (d'ailleurs l'eau aussi), au point qu'on peut, non seulement boire l'eau du lac, mais aussi, avec le recul, se demander si le sentiment d'euphorie ressenti là-bas n'est pas simplement lié à une banale défonce à l'O2, ce qui ferait de nous de simples junkies, ce qui serait décevant, surtout pour nos familles qui pensent que nous sommes des jeunes bien sous tout rapport.
Il nous a fallu deux jours pour explorer l'île, en deux excursions, l'une passant en van à travers la Toundra pour atteindre la pointe nord, ou c'est joli, et l'autre traversant en van la steppe rocheuse vers le sud, ou c'est joli aussi. Nous avons du insister pour pouvoir faire l'excursion vers le sud, peu populaire à priori, mais que nous avons finalement trouvé plus intéressante, avec ses grandes plaines rocailleuses, ses flancs rocheux que ma dulcinée grimpait pieds nus, inconsciente du danger que constituaient les criquets tapis pernicieusement
ça aussi c'est beau.
dans les mottes d'herbe, ses cairns chamaniques, et ce mur mystérieux érigé il y a plus de 1000 ans sans que personne ne connaisse son utilité (ma théorie est qu'un culte à un grand ancien a jadis été sur cette île, aujourd'hui oublié de tous sauf d'une secte secrète d'autochtones qui se réunissent de temps à autres pour sacrifier des mouettes à la gloire de leur dieu impie).





Pour le reste, on peut dire que si Amélie Nothomb a le lyrisme mégalomane, le lac Baïkal, lui, rend humble. Et immortel si on se baigne dedans (à ce sujet, si quelqu'un parmi vous avait pour plan secret de nous occire, nous sommes au regret de lui annoncer que ça va être vachement plus dur, maintenant).

Nous sommes retournés à Irkoutsk pour une nuit, avant de nous rendre à la gare au petit matin dans la brume et par une température flirtant avec le 0. L'hiver arrive vite en Sibérie, et il est temps pour nous de partir vers Ulan Ude, dernière étape russe avant notre entrée en Mongolie. C'est du train que j'écris ces quelques lignes, avec encore au coin de l’œil le Lac azuré qui nous accompagne encore pour quelques kilomètres de la fenêtre du wagon, et qu'il est temps cette fois de quitter pour de  bon vers de nouvelles aventures trépidantes et probablement mirifiques.

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lundi 1 septembre 2014

Vers l'est, de l'allemangne à Tallin


Introduction dramatique


Nous vous avions laissés au comble d'un suspense insoutenable, nous apprêtant à faire du stop vers Hambourg alors que les nuages s’amoncelaient, lourds de menaces, grondants tels des loups chafouins d'avoir raté leur chasse matinale, annonçant l'imminence d'un déluge qui nous laisseraient trempés, ruisselants et grelottant de froids dans les hostiles contrées allemandes.
Mais en fait, non, car nous avons donc décidé dès les premières gouttes de nous abriter à la station service, ou après avoir demandé à deux personnes, nous montâmes dans la voiture grand luxe d'un homme accompagné de sa petite fille handicapée, qui nous escorta non jusque Hambourg, mais directement jusque Wacken (parce qu'il habitait à coté).


WACKEN : Bières, Pirates et Saucisses

Les nains sous la montagne

Nous voilà déposés devant la banque de Wacken sur les coup de 20h la veille du festival. Après s’être restaurés, et achetés une nouvelle tente, on s'est dit que ça serait pas mal de la planter avant de faire les courses. Mais parfois les plans ne se déroulent pas toujours sans accrocs : arrivés au porte du festival, il nous à été indiqué que le camping n’était pas encore ouvert. Il fallait soit attendre minuit ou s’acquitter de 20euro/personnes ( ce qui est horriblement cher pour 2h). Du coup, on s'est tout retrimballé jusqu’à la supérette pour faire les courses et revenir sur le fest (Soit 2 km A/R). Je vais vous passer l’étape où on se galère tout le barda pour aller chercher nos bracelets (sésame de toutes les portes en festival) et la quête longue et difficile du camping B (oui parce que c'est là qu'il faut être!!!).
C'est vers 4h du mat' que la tente à été plantée et décorée de magnifiques ballons de bon goût (lust zu ficken? je laisse le soin aux germanistes de traduire).

Ce qu'il y a de bien au Wacken, entre autre, c'est que le mercredi est assez peu fourni en concert (en même temps le festival ne commence que le jeudi), ce qui laisse le temps de se mettre doucement dans l'ambiance, de decouvir les lieux et d'attendre les amis. Oui parce que Florent et Christophe sont venu faire la fête avec nous. D’ailleurs ce sont les photos de Christophe qui décorent ce paragraphe.

A part Steel Panter les artistes des grosses scènes ne nous ont pas autant estomaqués que ceux des petites. Ce qui y'a de bien au Wacken, encore une fois,  c'est que si la grosse scène t'ennuie, tu peux aller au village médiéval Wackinger, et écouter des groupes de pirates (tout le monde aime les Pirates, à l'exception des Ninja bien-sûr) qui te donne envie de danser et de boire du rhum ou Voir des groupe de Black Metal Hippie comme Dordeduh.
On s'est prie quelque grosse claque avec le psychotractor de Russkaja, ou les chanson de marins de Santiano (voir des centaines de metalleux se poser au sol pour se mettre à ramer c'est très impressionnant), voir Nigthmare à une heure plus descente qu'au Hellfest. Andy conscentit à louper Kreator pour aller voir Van Canto avec des tas de guest super cool comme Grave Digger, André Matos et Tarja Turrunenn (pas sure de l'orthographe, mais ça tout le monde le sais).

Sinon Wacken c'est aussi de la bouffe, je me suis fait des ventrée de WackenNacken Steack, pour les novices c'est du veau mariné tendre comme la cuisse d'un bébé. Le Wacken Frühstuck à la métal Place (un bar éphémère dans le village, ou c'est l'October Fest version metal 24/24) Les curry wurst allemande en guise de gouter après la piscine, bon ça c'est un peu de la malbouffe mais j'aime trop ça. Et enfin les fallafels super bien épicés du fest.

Le festival se termina pour nous autour d'un barbecue, grillant nos dernières saucisses badigeonnées de sauce Ketchup habilement dérobés sur un stand, accompagnées de nos dernières bières et d'une petite pointe de nostalgie avant que nos camarades repartent en bus vers Paris, tandis que nous devions repartir vers Hambourg au lendemain.

Hambourg: ville de tous les dangers


Un  bar glauque avec des toilettes propres à Hambourg

Forcément, après 5 jours de festivités, de nourriture grasse, de courtes et fraiches nuits contrastant avec la longueur et le soleil de plomb des journées, et avec la bière comme source principale de céréales, c'est fatigués que nous sommes arrivés à Hambourg. Les traits  aussi tirés que nos pas étaient trainants, nous rampâmes vers l'hôtel alors que dans le ciel s’amoncelaient des nuages qui... ah non il faisait beau. Il fallait se rendre à l'évidence: j'étais malade, toussant, crachant, et fiévreux tel le chacal accro aux jeux d'argent, sentant mes force vitales défaillir (en fait j'en rajoute un peu mais il faut bien ajouter un peu de tension dramatique).
C'est donc avec soulagement que nous avons rejoint l’hôtel ou nous avons dormi pendant une petite treizaine d’heures avant de manger, puis de se recoucher. Ayant repris un peu de forces, nous avons pu le lendemain appréhender notre environnement, à commencer par l’hôtel où après une tentative de faire une lessive, le réceptionniste, un jeune homme mou, informe et à l’œil peu vif (un fan de Lovecraft verrait dans cette description un Shoggoth, un afficionado de Pierre Desproges un homme qui s'adonne à l'endive), tenta de nous faire croire pour s'épargner la montée de trois étages que le lave-linge ne fonctionnait que l'hiver. C'était sans compter le caractère de mon épouse à qui on ne la fait pas.
Une fois notre linge lavé, nous tentâmes une sortie dans la ville de Hambourg, réputée pour la violence de ses rues et le danger permanent qui guette ceux qui s'y risquent. Mal nous en prit, car Nausicaa, a peine après avoir fait quelques pas dehors, et alors que nous déambulions nonchalamment sous une futaie pittoresque, se fit piquer le pourtour de l’œil par un furieux insecte que nous n'eûmes point le temps d'identifier (mais à la suite d'une enquête, nous pensons que c'est une guêpe qui a fait le coup).
Nous avons donc visité Hambourg, moi toussant et crachant, elle l’œil gonflé. Malgré quelques coins sympa, notamment le quartier se St Pauli, quelques galeries d'art et un immeuble art déco trouvé un peu par hasard, on pourra dire que Hambourg a une interprétation toute personnelle de l'expression "Taper dans l’œil".

Berlin II : le Retour


Après ces 3 jours de repos, nous revoilà sur le bord de la route avec une pancarte siglée du nom de Berlin. Le stop n'est vraiment pas une science exacte, six heure d'attente sous la pluie. comparés aux autres fois nous étions un peu dépités. Nous repartons en quête d'un wifi pour trouver une solution la pancarte trainant nonchalamment derrière nous. Quand soudain, un mec mi punk/mi pas lavé nous accoste en nous disant "Berline! Berline!", nous répondons interloqués "Ja.." et là il nous montre son van où il avait prit le temps de nous faire de la place entres les pack de bières et les instruments de musique. Quatre heures plus tard, il nous dépose à une station de métro du ring (périphérique) berlinois en nous lâchant ce que nous avons interprété comme une citation de la version allemande de Wayne's World.
Nous prenons la direction d'Alexanderplatz car nous avions pris les code WIFI d'un bar de bourgeois, et que c'est plus simple pour trouver un hôtel. Sauf que ce soir là point de promotion ou de 3 étoiles au prix de l'auberge de jeunesse. Andy me dit qu'il est pas tard et qu'on peu trouver un bus pour la Pologne le soir même, sauf que moi j'aime bien Berlin et que j'avais pas encore vu le mur.
Anastasia, nous avait dis que Lou vivait dans une communauté hippie squattant les bords de la Spree en yourtes et en tipis. On la retrouve a coté d'une gare pour qu'elle nous intronise dans cette terre promise du nom de Teepee Land. Tel un village indien, elle nous emmène dans la hutte du "chef" pour nous présenter et savoir si on pouvait posé la tente quelque part : dans un un parfait français, il nous dit qu'il va voir.
Après avoir réussi l’épreuve des trois œufs, nous avons pu nous installer a l'entrée du camp.
Teepee Land se trouve derrière le bosquet à gauche

Donc à Teepee Land, tout le monde met la main à la pâte, récupère de la bouffe et cuisine.ça a l'air de bien marcher. Il y a des artistes, des étudiants, des sdf, des punks à chiens, des ouvriers, des gens en vacance, des visiteurs qui viennent boire un coup. On y parle toute les langues, le plus drôle c'est qu'on les parle toute en même temps, a la fin de soirée de gloubiboulga linguistique résonne dans nos têtes un mélange d'anglais, d'allemand, de polonais et un peu de français (pour le sucre).
Sinon on a quand même été voir le mur, et visiter les autre squatts du coin comme le Yaams (l'impression d’être au caraïbes et très déroutante).
Le 2 eme soir à Teepee Land, on est tombé sur un polonais qui voulais nous montrer une autre communauté, Castleberg, ça avait l'air sympa, on s’était dit qu'on irait bien y faire un tour le lendemain.. sauf que le gars faisait tellement de prosélytisme qu'on a préféré réserver notre train pour la Pologne parce que c’était à mon tour de choper la crève.

Back to Poland ! (ou la malédiction des festivals)


Nous sommes donc arrivés à Szczecin, ou nous avons réservé un hôtel pour la nuit. La majorité des hôtels étant bookés (nous devions apprendre plus tard qu'il y avait une fête dans la ville), c'est dans un hôtel un peu classe, mais un peu cher aussi, que nous avons passé la nuit. Nous devions repartir le lendemain, mais Nausicaa étant toujours malade, nous avons décidé de rester un jour de plus pour nous reposer, profiter du sauna de l'hôtel et du feu d'artifice qui était donné juste devant les fenêtres de notre chambre. On a pu manger une Zurek Zoup sur les conseils du réceptionniste, chercher un bar pendant plusieurs heures et chercher en vain le pourquoi de la fête en ville, avant de lever le pouce vers Gdansk.
Elblag, à 1505 km de compiègne.


Après avoir été pris en stop par un un conférencier baptiste, c'est vers 22h que nous arrivons en ville. Comme à notre habitude, nous recherchons un hôtel, et là, c'est le drame: un festival en ville (oui, encore). Plus aucun hôtel disponible (ou alors à 400 € la nuit, c'est pas que j'aime pas le luxe, mais je l'apprécie mieux à tarif prolétaire), nous décidons donc de prendre un hébergement dans la ville proche (environ 20 km) de Elblag. Il ne nous reste plus qu'à prendre un taxi (il est alors minuit passée), avant de nous rendre compte avec effroi et horreur que Elblag n'est pas à 20 km, mais plutôt à 70. Une course hors de prix, rythmée par les Milles colombes de Mireille Matthieu et la voix chantante du conducteur de taxi (ravi, lui, de sa course), qui répète le nom de la rue: "Agrycola Ulica, Agrycola Ulica", scande-t-il telle une mélopée dédiée à sa fortune naissante, à moins que ce ne fusse adressé au dieu des chauffeurs de taxi, nous ne le saurons jamais.
L’hôtel est un petit établissement familial, ou nous sommes accueillis par une tenancière usée, le clopiau au bec, les couloirs sont éclairés par des néons hoquetants qui auraient fait la joie de Stanley Kubrik. Mais sympa et confortable tout de même, hein, je voudrais pas avoir l'air du mec qui chie dans la colle.

Comme nous étions plus loin que prévu de Gdansk, nous avons porté notre attention sur la visite de cette ville au nom évocateur. Pour bien commencer notre petite journée, nous souhaitons prendre un café. Nous entrons donc dans un bar, et nous demandons un "Kava". Consternation de la serveuse. Nous insistons un peu "Coffee, Kava, café", son regard s'éclaire, elle regarde sur son registre, appelle sa consœur, tiennent un conciliabule, puis nous sourit: Oui nous pouvons avoir un café. Elle nous fait signe de nous asseoir. On s’assoit. On attends. Derrière nous, un homme mange sa soupe à la cuiller, rythmant le silence de ce bar vide de ses slurrrp et autre Schlooorf. Entre une vieille femme. Elle veut rejoindre une table, mais notre sac à dos bloque la trajectoire qu'elle s'était choisie. Elle montre du doigt le sac, nous fait un commentaire, contourne notre table et s’assoit. On arrange nos sacs pour qu'ils ne bloquent plus de passage. Les slurps du mec qui mange sa soupe résonnent. La vieille se relève, s'approche du passage nouvellement libéré, montre du doigt une sangle qui dépasse encore et retourne s'asseoir. Nous avons à peine le temps de réaliser que nous venons de passer dans une autre dimension que la serveuse revient. Elle nous montre deux paquets de café. Un choix s’offre à nous : Soluble ou moulu. Nous choisissons moulu. De grands Slurrrps derrière nous. Du coin de l’œil, nous surveillons la vieille, elle pourrait surgir à nouveau. Nous entendons les discussions en polonais en cuisine. Nous ne comprenons rien, mais il y a bien un débat. Est-ce lié au café? Sluurp. Pourquoi est-ce si long? On rit, mais pas trop fort, et aussi on fait semblant de s’intéresser au napperons, qui sont à carreaux rouges et blanc. Sluuurp. Nos cafés arrivent enfin. Dans des tasses, un beau café noir, chaud, fumant. Ouf. On boit une gorgée. Sluuurp. Le vrai goût du café, le goût du marc en plus. Ils ont préparé le café moulu comme du soluble, et au fond de la tasse une épaisse couche noirâtre recouvre la faïence. Ne pas mélanger. Ne pas faire de remarque. Boire doucement, en sirotant. Sluuurp. Nous avons bu un café d'outre-espace à Elblag.
Sortie de route à Pastek

Après cet instant surréaliste, nous avons visité la vieille ville, qui était mignonne mais sans plus, puis nous
avons pris le train vers Bialystock, nous sommes trompés de train, avons fait un changement à Pastek, et sommes finalement arrivés à bon port au petit soir. Nous avons donc recherché l’hôtel de la gare, car dans mon esprit torturé il y a TOUJOURS un hôtel de la gare. Sauf à Bialystok, car cette ville dispose d'une dérogation spéciale de la haute autorité hôtelière qui la dispense de posséder un hôtel à proximité des lieux d'accueils ferroviaires. Nous avons donc erré dans les rues désertes pendant de longues minutes se transformant en heures pas moins longues avant de trouver enfin un Hôtel, qui nous a octroyé une suite que James Bond n'aurait pas renié (bien qu'il n'y avait pas de tueur dans le placard).


Savourons un thé dans la chambre de James Bond


Nous sommes repartis en bus après une nuit courte, mais moelleuse, vers Kaunas en Lituanie, dont le nom se prononce bien comme vous le pensez. 

Lituanie et Estonie


Arrivés à la gare de Kaunas vers 3h du matin, il fallait nous rendre à l'évidence: un café nous ferait du bien. Si nous avions des distributeurs à disposition, il nous fallait retirer des Lithas (la Lituanie n'est pas encore passée à l'Euro). Ce fut une quête aussi facile que le jeu de mot qui va suivre, puisqu'il nous a suffi de trouver un distributeur pour tirer des espèces de Kaunas. Après avoir fait de la monnaie auprès de la préposée de nuit de la gare, à nous les cafés tant convoités, dégustés dans la grande salle des pas perdus, déserte à cette heure-ci. Nos lourds sac à dos placés en consigne, nous sommes partis à la découverte matinale de la très mignonne vieille ville. Parmi les particularités de la ville un musée consacré au diable, composé de pièces rassemblé par un artiste local et passionné par la figure populaire du Mâlin, et une maison à l'architecture gothique dans laquelle fut jadis retrouvé une statuette à l'effigie d'un Dieu de la foudre dont j'ai oublié le nom, et qui abrite aujourd'hui une cohorte d'écoliers jésuites qui s'entrainent à l'art de la guerre selon les préceptes ninja les plus stricts (à moins qu'ils ne se contentent de faire du catéchisme, mais franchement ce serait petit joueur).

La gare de Kaunas, t'as vu.

Nous avons ensuite mis le Cap vers Tallin en Estonie, choisissant de faire l'impasse sur Riga (en Lettonie), pour ne pas retarder notre entrée en Russie. Que dire sur Tallin? La veille ville, très touristique, est très jolie, mais les boutiques de souvenir tous les 5 mètres ont vite raison du charme du lieu. Nous avons tout de même pu assister à quelques minutes d'un office orthodoxe, avant de nous diriger vers la mer la plus au nord qu'ait jamais vue mon épousée (et moi itou) pour nous promener. Une erreur d'appréciation de distance nous ayant poussé à séjourner dans une maison d'hôtes dont la chambre était plus grande que notre ancien appart, mais situé loin en dehors de la ville dans une zone peu desservie, nous avons du apprendre à maitriser le système de bus Estonien pour profiter d'une soirée pic-nic dans notre manoir d'un soir, arrosé d'un vin géorgien conseillé par un videur de supermarché si sucré qu'on aurait pu croire à du sirop de grenadine. Après une autre journée à chercher l'âme de Tallin, c'est un peu déçus que nous sommes finalement montés dans le bus devant nous mener en Mordor Russie.