lundi 15 décembre 2014

Japon 2: Tokyo

Tokyo, attention à la crise d 'épilepsie

Tokyo est une ville en mouvement perpétuel, ça ne s’arrête jamais. Elle est composée de différents quartiers, entre tradition et modernité (mais c'est difficile à situer sur une carte comme patelin).

Asabusa et Kappa Bashi ou nous avons trouvé les grossistes en vaisselles de tout Tokyo et surtout les artisans qui fabriquent les menus en cire que l'on trouve devant les restaurants aussi appétissants que des vrais.
Oh! Je suis désolée...

Akihabara est un mélange entre la rue Montgallet, Pigalle, la rue des thalandier et la rue sainte-Anne. Pour les non initiés (donc mes meilleurs amis du lycée et mes grands frère savent très bien de quoi je parle) on y trouve de l’électronique, de l'informatique, des gadgets pour tout et n'importe quoi ( genre des lunettes pour lire ou regarder la tv complément allongé, ou des tapis de souris avec des nichons), le plus grand sex shop du Japon, des boutiques de figurine de manga (d’ailleurs attention, si vous visitez ces magasins avec vos enfants, un conjoint ou un conjointe un peu prude ces boutiques se transforment parfois au détour d'un escalier ou d'une étagères en choses très bizarres). Pour plus de sécurité je vous conseille la boutique « mandrake » généraliste en manga, figurine et surtout en objet de collection. Sinon nous avons visité le musée/magasin du retrogaming « super patato » avec des bornes d'arcades vintages et de jouer gratuitement à des jeux tout pourri (j'aurai bien vu le Joueur du grenier tout défoncer dans le magasin). La rue et peupler de restau de ramen, tentamen, omu rice et takoyaki.

Moi je suis l'amie de Achiko
Shibuya c'est sympa. Il y a la statue d'un chien qui s'appelle Achiko qui avant été un vrai chien qui à attendu son maître , mort en allant au travail, sur cette place pendant plusieurs années et que les habitants ont nourri jusqu'à sa mort avant de lui élever cette statue. Il y a aussi le carrefour le plus célèbre du monde. C'est un endroit ou l'on sort en couple, il y a beaucoup de boite de nuit, salle de concert, boutique de mode, de Love Hôtel et d'Izakaya. Alors qu-est-ce qu'un isakaya (je sais que vous vous posez la question) ? C'est un restaurant à thème.Nous, nous avons choisi le thème « Prison/Institut psychiatrique »le décor et très étudié, les présentations des plats très drôles (on ne vous raconte pas tout histoire de pas vous spoiler si vous y allez, mais sachez que toute vos commandes vous rattrapent d'une manière ou d'une autre). Le service est sensé être acariâtre (ça doit l'être si on est japonnais) mais pour toute personne ayant pénétré un café parisien, franchement on s'en sort bien. Par contre je pense qu'on doit plus s'y amuser en groupe d'amis qu'en couple.
La terreur du restaurant prison.

Ueno, pour son coté diront nous « humain » car c'est le moins gentrifié (pas rénovée en vue de chasser les pauvres). Il y un un grand parc (même si c'est pas le plus beau japon) on peux s'y mettre un peu au calme, des boutiques fringues un peu comme aux puces de st-ouen, un pub Irlandais du nom de « the end of the world » en hommage au film du même nom. Et des manga-kissa. Alors pour vous expliquer ce qu'est un Manga Kissa prenons-le et coupons-le en deux. Que constatons nous ? Qu'il ressemble a un innocent cyber café ou l'on peut se réfugier pour regarder des films et lire des mangas toute la nuit, chacun dans un box privé, ce qui déjà le distingue clairement du mérou. Pour encore mieux le distinguer portons le a ébullitions. Que constatons nous, alors ? D'une part le manga kissa et parfois réservé exclusivement aux hommes pour qu'ils puissent se masturber tranquillement tandis que la peau du mérou pète. Étonnant, non ?

Poulpyyyyyyyyyyyyy!!!!
On est allé aussi sur la presqu’île d'Obaida en prenant un super monorail. En prenant le ticket, on s'est dit que ça faisait un petit peu cher mais on serpente entre les bâtiments, on aperçois la tour de la télévisions, on traverse la baie de Tokyo et a la nuit tombée les joueurs reconnaîtrons l’écran final de « Street of Rage ». Plus précisément sur l'île, vous trouverez le musée/restau des takoyakis (speciale cassdédi à ma Chtouille), un musée des trompes l'oeil, une maison de l'horreur et d'autres jeux/couillonnade qu'on trouve partout au Japon où pour quelque centaine de yens on attrape (jamais ou presque) avec une grosse pince une peluche ou une figurine. Dans un autre centre commerciale appelé le diver city ou l'on trouvera un reproduction d’extérieur d'une ville italienne de la renaissance (cycle jour / nuit et ambiance sonore compris) le tout à l’intérieur du centre commerciale. Il y aussi le show room de toyota qui te montre des vielles voitures de toute marques dans leurs décor d'époque (une dauphine à Marseille, une station service américaine, une fiat 500 à Rome). Même si on est pas fan de caisse, ça vaut le coup d’œil surtout que c'est gratuit. Enfin a la tombé de la nuit, nous sommes descendu sur la place du Gundam géant Un Robot de 30 mettre qui s'anime avec des jolies lumières et une histoire dont nous n'avons pas compris tout les tenants et les aboutissants mais on était quand même tout fou devant.

Encore un robot géant...
Chapitre technique : épicurisme

Pour commencer, et ce sera mon seul regret – et la raison pour laquelle nous reviendrons entre autre – nous n'avons as mangé de Fugu pour des raisons de budget. Il est possible d'en manger pour environ 50 euros par personne, soit cher, mais pas tellement inabordable par rapport à ce que j'avais entendu dire, mais tout de même trop pour nous dans l'optique de notre voyage. On peut toujours voir ces animaux cabrioler dans les bulles d’oxygène de leur aquarium, ce qui nous retenait bien 5 minutes à chaque fois qu'on passait devant. On reviendra en manger dans quelques année.
Désolé, on fait pas assez de food porn

Autre clash culturel, boire un coup, c'est pas si simple que ça. Il y a des bars, mais les femmes ne sont pas toujours admises (je vous donne dans le mille, ma femme est entrée la première, la tête de la serveuse valait son pesant de cacahuètes). Heureusement un client aussi jovial que saoul nous a conduit dans un autre établissement , où la serveuse précédente est plus tard venue nous saluer. Le fait est que certains bars ont pour fonctionnement que les mecs viennent se plaindre des femmes en général. Donc la tenancière est la seule oreille féminine sur laquelle reposer son épaule. Concept incompréhensible, exubérant, génial ou con, selon votre sensibilité, mais toujours est-il que Noise, elle aime pas ça.
La bière d'Akihabara c'est pas si bon que ça...
Autrement, les bars ou pubs sont plutôt planqués, dans les étages de buildings, et c'est assez mal vu de rentrer dans un restau et de ne commander qu'à boire. On vous servira un O-Toishi, ce que nous prendrons en tant que français avides de bars PMU pour l'équivalent de l'assiette de cacahuettes, mais qui d'une part, est facturé (souvent symboliquement de l'ordre de 200 ou 300 yen – entre 1 et 2 €), et varie de 'effective assiette de cacahuètes au délicieux pilon de poulet sauce yakitori pour lequel tu serais prêt à vendre ton âme immortelle. Parfois aussi, il s'agit de sashimis de peau de poulet cru, repoussant mais délicieux. Qui l'eut cru ?

Yakitori. Les yakitoris sont courant en France, moins au Japon, mais rahhh bordel. Je passe le restau près de la gare de Kagoshima ou la bouffe surgelée était vraiment pas terrible. Mais On a pu manger avec ma mère et Alain dans un restau étudiant, pas très cher, ou les brochettes étaient délicieuses. Mais alors vraiment délicieuses, hein. Mais nous avons touché au sublime à Tokyo, Ueno, ou un œuf était malicieusement logé dans une boulette de poulet recouverte de sauce Yakitori. Quand on croque la-dedans, on a la sauce un peu sucrée qui prépare la papille, le moelleux du poulet haché au feu de bois qui prépare la langue, puis le fondant de l’œuf, cuit mais pas dur qui active la zone spécifique du plaisir gustatif tel qu'expliqué sur les schémas Fig.1 et Fig.3 que vous ne verrez jamais nulle part.

Je voulais finir par un mot sur les okonomiyakis, qui ne sont pas vraiment connus de par chez nous (sauf toi, spéciale dédicace à Sarah), eh bien à Paris c'est sympa, à Hiroshima, ça vous jouit dans la bouche. Pour vous expliquer ce qu'est un Okonomiyaki, c'est une sorte de galette (ou crêpe comme voulait nous le faire TF1 quand on était gosses) - en général au porc et au chou, mais toutes les excentricités sont possibles, surtout pour les amateurs de poulpe. C'est servi sur la plaque chaude, la bonite encore frémissante, avec pour convive des salarymen en train de se bourrer la tronche pour prolonger leur journée banale.

Je vais juste évoquer rapidement deux u trois trucs que vous DEVEZ essayer si l'occasion vous est précentée : l'Omu-Rice, une omelette qui entoure du riz agrémenté (de poulet et de sauce toate, mais parfois d'autres trucs), la version japonaises de plats européens, manger Unagi (et bonne soirée), les Takoyakis, les commodes remplies de sashimis, LE BOEUF JAPONAIS (même si le bœuf de kobé est hors de prix, sérieusement la viande de bœuf ici, est sinon juste très très chère mais délicieuse, c'est 100 grammes de bonheur par mois).

Les photo du love hotel sont censurées :)
Pour finir ce chapitre épicurien, et pour ne plus parler de nourriture, parlons de cul. Le Japon est connu pour ses Love Hotels, qui louent leur chambre pour quelques heures ou pour une nuit. Dans l'imagerie populaire, on a des chambres de passe un peu glauques. On pensait pouvoir trouver des trucs bizarres type Hentai (ne cherchez pas ça sur google si vous compter garder une âme pure), mais en fait, on a des chambre avec salon tout confort et très luxueuses pour le prix, avec TV écran géant, bain moussant, voire Jacuzzi, chambre type garçonnière avec tout l'attirail pour se faire belle inclus (shampooing, après shampooing, masque fraîcheur printanière, et location de costume en supplément possible). Si vous voulez tourner un clip de rap bling bling pour 80 euros, c'est l'endroit idéal. En fait, vu qu'on ne peut louer la chambre pour plus de 12 h d'affilées, forcément on a accès à une qualité de service supérieure pour le prix. Donc finalement, pas du tout glauque et plutôt une expérience sympa en couple. 

En bonus :
Bonjour, je m’appelle Aly.
 

mercredi 3 décembre 2014

Arrivée au Japon (pon-pon)

Capitaine Kika, nous allons direct à Osaka.


(Andy m'ayant élevée moi aussi dans la confrérie du Lonzac je me permet ce titre)

Arrivée triomphale au Japon
Fraîchement débarqués au port d’Osaka, nous passons une nouvelle fois une douane, moment toujours difficile vu que les douaniers de tous les pays ont beaucoup de mal à lire mes nombreux noms et prénoms. Ensuite et venue la fouille de mon sac. Les japonnais ayant très peur de la grippe sévissant en chine, on passe à la camera thermique pour voir si nous ne sommes pas fiévreux, et tout mon thé est inspecté des fois qu'il serait contaminé. Après plusieurs minute de fouille, nous sommes enfin acceptés au pays des takoyakis.
Nous avions bien ri en regardant les commentaires internet de notre hôtel. Il se trouverai dans les « bas fond » d'Osaka. Alors en guise de bas fond nous sommes tombé dans un quartier pavillonnaire très mignon (bon ok la rue des prostituées étaient à moins de 50 mètres, mais j'en ai jamais vu une aussi propre et lumineuse).

Alors on avait vu sur plusieurs blog qu'Osaka n’était pas une ville super intéressante. Et bien il se mettent le doigt de pied dans l’œil jusqu'au genoux. Il y a de très beau jardin cimetière shinto dans lesquels flâner, Le plus ancien temple bouddhiste du japon le Shi Tennō-ji, Un très beau château et son parc (au top de sa forme à cette époque de l'année ou les érables se couvrent de rouge), le quartier animé de Namba qui rivalise très bien avec le Shibuya de Tokyo.
Le château d'Osaka (et ses samourai assortis)

 

Iga, la ville Ninja

Danjiri bloqueur de rue

Nous avons ensuite mis cap sur Iga, connu pour être, comme le titre de l'article le stipule, la ville des ninjas. Elle est la ville natale du très fameux poète voyageur Matsuo Bashō et du non moins connu maître Hattori Hanzo. Le jour de notre arrivé se tenait le festival annuel de Tenjin, durant lequel des autels (Danjiris), habituellement exposés au musée de la ville, sont sortis et promenés à travers la ville par des hommes déguisés en démons. Notre bus a été bloqué par le cortège à notre arrivée, et nous avons mis deux heures à parcourir un petit kilomètres, nous séparant de notre point d'arrivée.

Nous étions logés dans un Ryokan (hôtel traditionnel) luxueux, ce qui était la solution la moins onéreuse pour loger dans la région (trouver un hotel le weekend pendant la saison des érables est une quête homérique), ce fut donc une chance incroyable que de tomber le jour pile ou se tenait ce festival.
Dans le parc du château, se trouve le très intéressant musée ninja, et ou on peut assister à un très impressionnant, mais également très drôle spectacle de ninjutsu. Mon épousée aura eu le privilège de vivre une expérience que seuls les Yakusas (maffieux japonais) peuvent connaître, en se faisant bannir du onsen (source chaude) parce que tatouée. Dépitée de se faire poliment mettre à la porte par un « I am sorry, but you are banned », elle répondit : « Watashi onsen desu », ce qui signifie « Je m'apelle source ». Une ligne de défense originale mais qui n'a malheureusement pas porté ses fruits.
Heureusement elle a pu se consoler en prenant un bain chaud dans la non moins traditionnelle salle de bain de notre Ryokan.
Watashi Onsen desu
Avant de repartir, nous avons pris un thé dans la petite maison de thé juste devant l'arrêt de bus. Ce fut un moment magique. Nous étions servis par une vieille femme en tenue traditionnelle, très volubile malgré la barrière de la langue, et qui a su nous expliquer que son thé venait d'Uji, qu'elle fabriquait elle-même la confiserie qui l'accompagnait, mais également qu'elle avait joué dans la pièce de théâtre Kabuki qui retraçait l'histoire de la maison de thé qu'elle tenait. Car, cette maison de thé est le lieu ou s'est déroulé en 1634 la vendetta d'Iga, ou un samouraï assassina un seigneur pour venger la mort de son frère.

 

 

 

Kobe, à la pointe des normes sismiques.


Pour la visite de Kobe cette vidéo vaux mieux qu'un long discours :


Nous avons adoré le Testujinn-28 de 30 mètres qui commémore la reconstruction de la ville. Et le jardin Sorakuen qui est le dernier jardin de style Edo (genre à l'ancienne) de la ville, que nous avons pu arpenter en compagnie de ma belle maman et mon beau beau papa (oui j'ai pas trouvé mieux) qui sont venu nous rejoindre pour une semaine au pays des Okonomiaki, et qui ont eu la gentillesse de louer une maison à Kyoto pour qu'on puisse faire notre lessive.
 

Kyoto, entre tradition et modernité

 

C'est beau l'automne, non ?

Après des mois d'errance à travers l'Europe, la Russie et la Chine, savoir qu'on va retrouver une ambiance familiale est une bonne nouvelle, surtout quand la famille en question ramène du vin, du saucisson et du comté. Madeleines de Proust avalées gloutonnement avant de nous atteler à la découverte de cette ville. Re-découverte pour ma part puisque c'est là que j'ai grandi, à l'époque ou je n'étais qu'un jeune raton, palpant innocemment le lit de la rivière à la recherche de goûteuses conques. Mais je m'égare.
Kyoto est superbe. Je pourrais m'étendre des heures sur la beauté du jardin entourant le temple d'argent, sur l'atmosphère mystérieuse du quartier de Gion, où l'on croise de furtives Maïkos (apprenties Geïsha), galopant d'une maison de thé à l'autre, étoiles furtives dans la nuit nocturne où il fait sombre, sauf sous les lampadaires, sur les dorures légendaires du pavillon d'or, reconstruit après avoir été brûlé par un moine fou riant à gorge déployé alors qu'il allumait son coupable foyer en 1950, ou bien encore je pourrai vous raconter comment nous avons joué à un jeu à boire en compagnie d'un marocain et de jeunes étudiants japonais sous un pont, avant de nous rendre nuitamment dans le temple des lapins duquel émanait une aura mystique totalement shintoïste, je pourrais également narrer cette solennelle cérémonie du thé durant laquelle nous apprîmes que l'on doit impérativement venir avec son éventail pour ne pas s'en servir et le planquer derrière soi comme un pleutre, je pourrais achever cette phrase déjà trop longue sans pour autant ajouter un complément circonstanciel de lieu, mais je n'en ferai rien, pas ici, à Kyoto. 

Une petite carte postale pour la fin
Et oui c'est tout pour aujourd'hui, mais on à décidé de découper l'article pour pas bousiller votre productivité au bureau. Demandez a votre chef de nous remercier. Bisous.

mardi 2 décembre 2014

Directement à Shanghai



La roue du temps (allégorie)
Instant Nostalgie : lorsque j'étais un fier adolescent, galopant sournoisement lors de mes vacances d'été au Lonzac, mon ami Yann avait pour coutume de me répéter à longueur de journée: « Capitaine Andaille, nous vous informons que nous allons directement à Shanghai » (fin de citation). Voilà, si d'aventures tu nous lis, Yann, saches que c'est fait.
Nous sommes donc descendu du train, fourbus après un long voyage (16heures!), accompagnés de chinois bruyants, agités, racleurs de gorges mais toutefois sympathiques (merci à cette dame qui nous offrait des pommes qui n'en étaient pas vraiment, on a jamais su comment s'appelait ce fruit, au goût et à la texture de pomme, mais petit comme une prune et avec un noyau, comme une prune aussi d'ailleurs, quand j'y pense, je me dis que c'était peut-être une sorte de prune, mais on y trouve un goût de pomme – y'en a comme diraient les tontons).

Une ville moderne, on vous dit.
Après Xi 'An et ses 3000 ans d'histoire, c'est une ville plutôt moderne qui s'est offerte à nous. Nous étions logés dans un hôtel non loin de la gare dans lequel, chaque soir, on nous glissait des cartes de visites de prostituées illustrées, tous les jours, des cartes différentes (nous en avons fait de marques-pages). Au pied de l’hôtel, une petite échoppe tenue par une vieille femme aidée de sa fille (un peu) anglophone vendait de délicieux œufs durs cuits dans le thé, et un café très honorable, qui firent tout deux notre bonheur au petit déjeuner. D'ailleurs, nous n'avons pas eu de problème avec la nourriture ici, nous ne sommes pas tombés sur des plats bizarres ou mille fois trop épicés. Notre restaurant préféré pour nos repas du soir était une petite gargotte dans laquelle on choisissait nos ingrédients sur des brochettes (légumes, poissons, viandes, œufs de cailles, tofu, etc...), puis le chef préparait une soupe avec. Très bon, nourrissant et très peu cher (environ un euro par personne). 

Le shanghai World Financial Center
Au chapitre visites et culture, nous avons traversé le fleuve Bund par le tunnel sous-terrain pour rejoindre PuDong, un spectacle son et lumière consternant et un peu ridicule qui nous a cependant beaucoup amusés (vous pourrez en profiter grâce à notre vidéo souvenir en dessous). Le quartier de PuDong est le quartier d'affaires, qui n'a que vingt ans et se balader parmi les grattes ciels colorés et illuminés donne l'impression d'avoir fait un bond dans un univers de science-fiction. Pour profiter de la vue, deux solutions s'offrent à vous, accéder à l'observatoire sur la tour du Shanghai World Financial Center, ou pour deux fois moins cher, aller boire un verre au bar de l'Hotel Hyatt de la même tour (4 étages plus bas si mes souvenirs sont bons). A la nuit tombée, c'est spectaculaire.


Le temple du Bouddha de Jade fut également d'une beauté telle que Nausicaa en resta muette pendant presque une heure. Au chapitre des défaites cuisantes, nous avons cherché les bains pendant toute une journée, sans jamais les trouver, et avons traîné nos guêtres dans l'ancien quartier réservé aux contrefaçons, remplacés aujourd'hui par de grands centres commerciaux officiels, quelques rabatteurs tentant encore de rameuter les touristes dans leur petites boutiques mal achalandées de faux produits. Où va le monde si on ne peut plus trouver des copies dignes de ce nom en Chîne, ma bonne dame ?

Dragon vomissant des nuages au temple du bouddha de Jade
Vint le moment d'embarquer sur le bateau qui devait nous emmener vers Osaka, après une traversée de 3 jours et deux nuits. A peine montés à bord, le personnel nous montra nos dortoirs, pour moi, dortoir pour hommes, installés sur un matelas posé sur la moquette, Nausicaa, elle, devait dormir dans un dortoir féminin de Style japonais, sur des tatamis, mais, étant la seule femme ayant fait ce choix, s'est vu proposer un surclassement en cabine partagée. Mais c'est mal connaître mon épouse que de croire qu'elle s'arrangerait d'un surclassement. Déçue de ne pas être en atmosphère nipponne, arguant qu'elle avait payé pour dormir par terre, c'est finalement à mes cotés en dortoir homme qu'elle a passé ses nuits.

Embarquement sur le Ferry pour le Japon
Le trajet fut idyllique le premier soir, sur une mer d'huile, en compagnie des autres voyageurs, chinois pour la plupart, agrémentés de quelques backpackers nordiques, d'un couple d'américains et d'un japonais (qui mettait un point d'honneur à ne pas être confondu avec un chinois). La seconde nuit, la mer était démontée. Nausicaa était comme un poisson dans l'eau, moi, un peu barbouillé, ait réussi à conjurer le sort en prenant une pilule contre le mal de mer. Quant à la cinquantaine de chinois, ils vomissaient à qui mieux mieux, en cœur dans les parties communes, remplissant généreusement les petits sacs mis à leur disposition avant de les reposer délicatement au milieu des sacs neufs, créant ainsi de joyeuses surprises pour leurs suivants, avant de s'allonger mourants sur les canapés, ou s'accrochant aux barreaux des escaliers. On aurait dit le radeau de la méduse. Le japonais, lui, avait trouvé une solution alternative, en se saoulant au saké.

Voilà pour cette (petite) mise à Jour du Blog. Nous sommes très en retard pour la tenue de notre récit, puisque à l'heure ou nous vous écrivons ces lignes nous avons déjà quitté le Japon. Nous mettrons à jour assez rapidement une petite série de deux ou trois articles (ils sont déjà prets, mais il reste des photos à traiter).
A très bientôt!

vendredi 31 octobre 2014

A pied par la Chine

Nous revoici après un mois sans vous donner de nouvelles, et pour cause ! La censure chinoise nous interdisant les services de Google, donc l'accès à notre blog. Voici donc la suite de nos pérégrinations ubuesques à travers les cinq royaumes, mais d'abord il nous a fallu quitter la Mongolie tels des clandestins, en nous rendant en train dans la ville frontalière de Zami Oud, puis en payant un chauffeur pour nous faire passer le poste frontière en Jeep jusque Eilin, la première ville chinoise après la frontière, d’où nous avons ensuite pris un bus couchette très peu confortable jusque Beijin, notre destination.

Deux pékins à Beijin

Image d'Epinal de Pekin
Perdus dans cette ville à 4h30 du matin, mal réveillés, et déposés à proximité d'un marché qui s'installait, prendre nos marques dans la ville fut difficile. Nous rêvions d'un serveur parisien, acariâtre avec son tablier blanc, mais néanmoins pourvoyeur d'un café et d'un croissant, nous trouvâmes un vieux tenancier chinois qui nous vendit du thé glacé et des œufs durs. Pas si loin, finalement.
Nous étions logés en pleine ville, dans un Hutong (les quartiers populaires typiquement chinois pleines de boutiques familiales, de vélos, de pousse-pousses et d'autochtones affairés à des taches variées). Ayant éprouvé par le passé de grandes difficultés avec les logements de Moscou, le choix d'une moscovite pour nous héberger dans une ville au moins autant déroutante semblait un choix logique : car oui, notre Hôte, Julia, était Moscovite et pleine de bons conseils et d'une aide précieuse. Le quartier était génial, plein de vie et de choses intéressantes à manger.

Un soir, sur les conseils de Julia, nous décidons de manger la spécialité de la ville : le Beijin duck (que notre hôtesse francophone avait traduit par « connard de Pékin »). Nous entrons donc dans un restaurant de notre quartier et entreprenons de demander s'ils cuisinaient le canard. De guerre lasse, nous n'essayons pas de parler anglais, puisque l’expérience nous prouvait que cela n'était pas utile, les chinois ne parlent jamais anglais, Julia essaie donc de demander avec ses rudiments de chinois le fameux plat local. Incompréhension de la serveuse. C'est alors que mon épousée décida de passer à l'étape suivant : le mime. Joignant le geste à la parole, elle met sa main devant la bouche, singeant un bec, et formule un CoinCoin criant de réalisme. Regard outré de la serveuse qui nous rétorque un « what do you mean ?» dans un anglais parfait sans la moindre pointe d'accent mais laissant clairement entendre le reproche et le courroux. Nous demandons donc si ils servent du canard, et non, ils n'en servent pas, alors on s'en va. Une fois dehors, Julia, hilare, nous annonce que Coin-Coin et le mot pour dire prostituée. Encore une victoire de la communication entre les peuples.

La Lamasserie
Sinon, quoi d'autre sur Beijin ? Plein de trucs, la ville est fascinante, l'émerveillement (la cité interdite, la lamaserie, que je ne détaillerait pas, vous verrez sur l'album photo) côtoie le délicieux (les barbecues de rues, dégustations de thé), et la détente (massages de pieds). Il y a aussi des typicités chinoises tellement moins réjouissantes telles le bruit incessant (Klaxons, musique, cris, raclements de gorges suivis de mollards, une véritable symphonie pour les amateurs de calme et de tendresse). Il y a aussi l'inévitable grande muraille, qui contrairement à ce qu'on voudrait nous faire croire, est tout à fait accessible sans passer par un tour opérateur (un train à moins d'un euro partant de la gare du Nord, et hop), un émerveillement pour les yeux et une torture pour les cuisses.

La Grande Muraille. simple, efficace, beau.
N'ayant pas prévu que notre séjour se déroulerait pendant la Golden Week (semaine de congé national déclarée par le parti pour booster la croissance, n'est-ce pas Gataz ?), les trains (et tous les autres modes de transports également, d'ailleurs) étant pris d'assaut, les gares se transformant en sorte de champ de bataille d'où seul les maîtres de Kung-Fu avec Bac+5 peuvent espérer obtenir un billet de train, nous avons du repousser notre départ, et profiter du 65e anniversaire de la révolution culturelle sur la place TienAnMen, ainsi que d'un concert Punk dans une salle s''appelant le Mao Live. Le groupe, lui portait le patronyme de Free Sex Shop, la batteuse nous remercia même d'avoir apprécié le show avec une déférence tout sauf punk. Nous dûmes aussi rester deux nuits dans un hôtel à la décoration typiquement chinoise et avec vue sur la Bell Tower de Pekin. Non, vraiment, c'était trop dur.


Xi'an, la ville que si tu l'as pas visitée, t'as pas vraiment vu la Chine.

Nous avons réussi à trouver deux billets de TGV chinois (oui maintenant ils les font eux même, ils n'ont pas besoin de nous les acheter), qui affiche sa vitesse en temps réel, et 6h après nous étions arrivés dans l'ancienne capitale.
Étant toujours en pleine Golden Week, nous avions pris l'une des dernières chambres à tarif abordable, mais j'y reviendrai plus tard dans le texte.
Danseurs sous les remparts de Xi'an
À Xi'an il y a les remparts les mieux conservées de toute la Chine, voire du monde. Bien qu'ils ont beaucoup modernisé la ville, il reste néanmoins quelque quartiers typiques comme le quartier musulman (avec plein d’échoppes de rue, et une mosquée typiquement chinoise, d’où nous nous sommes fait virer des jardins où nous étions pour profiter d'un peu de calme) ou le quartier des calligraphes dans lesquels on trouve tout ce qu'il faut pour exercer cet art et des boutiques de thé. Ayant oublié ma boule à thé chez Julia, je me dit que j'en trouverai sûrement une ici. Nous entrons dans un petit magasin ou tenu par un couple et leurs deux petite filles qui ont moins de 10 ans et qui sont toute heureuse de mettre leurs compétences dans la langue de Shakespeare au profit du business familial.
Sauf que les boules à thé, dans la pratique du thé à la chinoise, ça n'existe pas. Et les petite se mettent au défi l'une l'autre de me trouver l'objet convoité en me sortant tout et n'importe quoi.J'en profite pour fureter dans la boutique et de jeter mon dévolu sur un « bateau à thé », un outils très utile qui coûte une fortune en France, qui m'est revenu à 10 euro. Entre temps les petites, pleines de ferveur, se donnant des coups (à croire que les parent leurs ont promit une commission) m'ont trouvé un truc qui remplacera ma boule. C'est hilare à cause des pitreries des gamines, que nous avons quitté l'endroit.

Engagez-vous dans l'armée de Terre.
Non loin de Xi'an, ce trouve la célèbre armée de terre cuite, mausolée de l’empereur Qin et 8ème merveille du monde. Ça à l'air vachement pompeux comme ça mais ça le mérite, car c'est effectivement époustouflant (et c'est aussi accessible en Bus publique depuis la gare central pour moins d'1 euro (oubliez donc encore une fois les tour operator ou les taxi).


Copie due dessin d'une stèle
C'est dans cette ville qu'on à effectivement eu confirmation que Gutenberg n'avait pas inventé grand chose hormis un procédé mécanique. En effet, le peuple chinois, non content d'avoir inventé le papier, ont inventé le PDF téléchargeable à volonté. Nous avons pu contempler les écrits originaux de Confucius gravés dans d'immense stèles au musée de Beilin, autrement appelé la forêt de stèles.
Il est possible de copier encore aujourd'hui le texte intégrale en apposant une grande feuilles de papier sur la stèle et en la tamponnant généreusement d'encre de chine (prend ça dans tes dents l’Europe).

Sinon depuis notre arrivé une affiche me nargue dans l’ascenseur de l’hôtel, une affiche ou je ne peux lire qu'un seul caractère « cha » : il y a une Tea Expo, le Vitiloire du thé, le 10 mais nous devons quitter la ville le 7. Il me faut persuader mon époux, fatigué par tout ces chinois bruyants, et en plus il nous faudrait un ou une guide car à par « cha »(et encore je le prononce mal) je ne sais pas dire grand chose en chinois. Après tractation, Andy acquiesce mais c'est bien parce qu'on doit ouvrir une boutique, hein. Du coup, retour sur booking.com pour prolonger notre séjour à l’hôtel, la golden week étant terminée je check les prix des autres hôtels, et Ô surprise, il y en a à moins de 10 euro la nuit. Je lance quelque appel sur couchsurfing pour trouver un interprète et j'ai la réponse d'une jeune chinoise parlant anglais et français.
Donc la veille de l'expo nous devons déménagé, nous avons pris l'ascenseur de la tour de 31 étages où nous logions pour descendre de 4 étages. Pour un établissement familial, propre, chaleureux et surtout beaucoup moins cher.

Costume du Yunnan et galette de Pu'er
Le jour de l'expo, je me sent inquiète, la fille de couchsurfing ne nous à pas recontacté, nous y allons quand même, on serait pas restés là pour rien. Nous arrivons de bon matin sur le parking du parc des expo local, quand soudain, un homme homme en costume nous tend sa carte de visite. Le monsieur est archer et nous propose ces services si nous en avons besoins, effectivement, nous ne sommes pas venu pour rien.
Arriver dans l'expo, je me sens un peu comme dans un jeu de quille, n'osant pas aborder les fournisseurs car notre anglais les rebute. Mais nous nous laissons tenter par une dégustation de pu'er d'une boutique de xi'an. Notre hôtesse parle un anglais parfait, qu'elle à appris par elle même, elle aimerai parler le français et le japonnais mais le temps lui manque. Nous passons un merveilleux moment en sa compagnie. Elle profite de son thé infusable jusqu'à 30 fois pour nous garder avec elle car elle est heureuse de pouvoir converser en anglais. Elle adore la France et elle à vu « bienvenue chez les ch'ti » ( je serais d'ailleurs très curieuse de savoir comment ils ont pu traduire le patois ch'ti).
Au bout d'une heure nous arrivons a nous enfuir pour prendre une collation, une salade de pâtes fraîches vendu par une mamie sur son triporteur.

Tous les échantillons qu'on a obtenu!
Dans un coin du hall d'expo, on se retrouve devant une conférence-dégustation d'un très gros producteur de thé du Yunan: « Guanfu ». Nous sommes invité à assisté a la conférence, il ont l'air de d'être très heureux d'avoir deux occidentaux dans le décor pour présenter leur dernière récolte. C'est là que nous avons rencontrer Nicole, une chinoise travaillant à l'export de thé et qui parle anglais. Mon saint Graal était là. Elle nous a traduit toute la conférence et nous a ensuite emmenés rencontrés d'autre producteurs qu'elle connaissait. Et nous allons rester en contact pour là suite.

Il est temps de partir pour Shanghai, 16h de train, sans couchettes. Mais ceci est une autre histoire, qu'on vous contera une autre fois parce que là, c'est déjà très long.

Toutes nos Photos de Chine sont visibles sur l'album disponible en cliquant SUR CE LIEN EN MAJUSCULES QUE VOUS NE POUVEZ PAS RATER ICI LA HOP ON CLIQUE

samedi 20 septembre 2014

La Mongolie, à la folie ou Welcome to the Far East.

Le titre est trompeur car nous vous avions laisser entre Irkoutsk et Ulan Ude dans le froid à vous glacer les c... euh les sangs. Arrivés à la gare de Ulan Ude une jeune femme nous a proposé son aide, nous avons poliment refusé parce qu'il y avait un plan, grand mal nous à pris car on a réussi à se paumer au milieu d'une cité de banlieue où une vieille femme nous a fait comprendre qu'il n'y avait jamais au grand jamais eu d’hôtel dans son quartier et que le city center c’était dans l'autre sens. Vu qu'elle avait dû assister à la naissance de
Nabuchodonosor nous avons suivi son conseil et ceux de beaucoup d'autre passant avant de trouver notre hôtel niché à environ 200 mètres de l'adresse indiquée.
Si vous découvrez ce message caché, alors vous avez découvert ce message caché.
Staline patatant Hitler. Plein de poésie.
Après avoir pu poser nos sacs nous sommes parti nous promener et en tendant l'oreille une douce mélopée parvenait à nous : un Riff de death metal ! Nous avons alors laissé nos oreilles nous guider vers la place Lénine (qui est la place principal de la ville) où se tenais une scène de tremplin pour les jeune rocker du coin. Malheureusement, le groupe qui nous avait interpelé avait fini de jouer à notre arrivée et après 20 minute d'attente le groupe suivant à commencé à émettre ce que j'appelle du heavy metal à gonzesse. Nous sommes allés nous coucher car le lendemain une longue journée nous attendait.. Et oui, il nous fallait trouver un lavomatique, ce qui n'est pas une chose simple dans un pays ou on ne parle pas la langue. Cela nous à prix 7 h et 3euros pour retrouver notre linge propre et sec. Cela nous a permis de passer l'après midi dans un "anti-café", un endroit avec une super connexion internet et du thé a volonté.
Sinon pour  résumer Ulan Ude, le seul fait remarquable c'est qu'il y a une statue de la tête de Lénine de 5 mètre de haut sur la place principale.
Nous décidons de quitter la Russie par le bus, effectivement en train on avance plus vite mais le passage au frontière prend 10h.alors que là en deux heures c'est bouclé.

C'est un peu comme si on disait, en France, on utilise des smartphones, mais bon sinon on aime toujours le camembert.
Ulan Bator, entre tradition et modernité
Nous arrivons à Ulan Bator, en Mongolie en soirée, à la descente du bus les rabatteurs d’hôtel et de tour operator nous harcèlent déjà, nous frayons notre chemin jusqu’à la gare pour utiliser le providentiel et gratuit réseau wifi de la ville pour réserver l’hôtel que nous nous étions choisis et que l'on a trouvé sans grande difficulté cette fois ci (je sais pas si c’était parce que c'était facile ou parce ce qu'on s'améliore).

Ici, nous avions une mission : faire nos visas pour la Chine. On avait lu plein de truc disant que c’était super compliqué, qu'il valait mieux passer par son agence de voyage ou son hostel. Mais nous on aime bien les défis. C'est ainsi que nous nous sommes retrouvés à réserver des hôtels pour 30 jours à Pékin, avant de résilier aussi sec, juste pour avoir le récépissé, que avons cherché les fameux "air market" de Ulan Bator, agences de voyages dans lesquelles on peut demander une confirmation de réservation de billet d'avion, sans pour autant dépenser le moindre centime (mais pourquoi les agences font-elle ça, sans aucun bénéfice, nous ne le saurons jamais), et que nous avons imprimé une palanquée de paperasse sur l’imprimante à l'accueil de notre hostel à 23h34 environ.

Aux aurores le lendemain matin, nous nous tirâmes de notre couchette, et nous nous trainâmes, les yeux gonflés de sommeil jusque l'ambassade de Chine devant laquelle nous nous rendîmes compte - ô cruel destin - que nous n'avions pas changé d'heure et qu'il était en réalité 7h30 du matin, le dur labeur des fonctionnaires chinois ne devant commencer que deux heures plus tard. A toute chose, malheur fût bon, puisque déjà, devant les locaux de l'Empire du milieu, s'accumulaient moult badauds et autres zigotos qui, globalement, désiraient la même chose que nous. Jouant de nos haches pour nous frayer un chemin, nous finîmes tout de même par atteindre le comptoir aux alentours de 11h où, exténués par la tâche, c'est dans un râle que nous déposâmes notre petit tas de papiers devant la préposée médusée de notre puissance mystique (elle trouvait bizarre qu'on puisse avoir de l'argent sans avoir d'emploi).
Nous avons donc pu nous préparer pour notre escapade, et dégotter dans des friperies, marchés de rues et autres échoppes quelques vêtements chauds afin de ne point périr durant les froides journées qui nous attendaient.

Notez le regard sanguinaire de la bête.
Ensuite on a dormi, et puis on est monté dans la voiture (un fabuleux van Was de 70 ans) de Bimba, notre chauffeur, en compagnie de Claudia, une voyageuse de 59 ans recrutée au dernier moment. Après une longue route cahotante (le mot route, en Mongolie, s'apparente plus à un concept qu'à une réalité physique, une flaque de boue peut donc être tout à fait qualifiée de route s'il est nécessaire de la traverser pour atteindre sa destination), nous avons rejoint le parc national de Terelj, où m'attendait ma première épreuve initiatique : la cavalcade mongole à dos de cheval. Bravant la peur et le danger, je grimpais sur le dos de la bête sauvage aux yeux fous, où fièrement, selon la tradition séculaire, j'imposais ma volonté à l'animal sanguinaire, le forçant contre sa volonté pourtant de fer à avancer, puis même carrément (soyons fous) à trotter dans les steppes. Après une heure de ce traitement éprouvant, j'offris à l'animal exténué qui était désormais mon destrier un repos bien mérité, tout en allant moi-même me retirer dans la Yourte ou nous devions tous trois passer la nuit (les deux autres protagoniste étant alors Nausicaa et Claudia, les chevaux, eux, ont dormi dehors).

Turtle Rock, on en parle pas dans le texte mais c'etait fort beau
Quant on rentre dans une yourte, le tout premier sentiment qui nous viens à l'esprit est "putain, on se les pèle !" . Du coup, un monsieur Nomade (oui malheureusement je n'est pas retenu leurs noms car ils sont imprononçables pour mes pauvres corde vocale) vient avec un chalumeau et bourrine le bois du poêle avec, et d'un instant à l'autre l'envie de se mettre en string deviens prédominantes, mais il faut bien se garder de céder à cette tentation car maintenir un feu toute une nuit n'est pas une science exacte.
Le deuxième jour nous avons roulé longtemps, c'est pas que c'était loin mais en Mongolie la vitesse est limitée à 50 sur route bétonnée, et là ben c’était pas bétonné donc nous roulions à l'allure faramineuse de 35 km/h. Vers 17h nous apercevons au loin de gigantesques dunes de sable, le Hugnu Khan national park aka mini Gobi s'etendait devant nous. Soit une surface d'environ 1 hectare au millieu de la verdoyante plaine.
"un humain n'a rien à foutre sur le dos d'un tel animal"
Sur place, nous avons été accueilli chaleureusement par des très mignonne et morveuse petites filles. Après avoir visité notre très jolie yourte, nous avons été invités, désert oblige, à monter sur des chameaux. Et à mon humble avis un humain n'a rien à foutre sur le dos d'un tel animal, en effet, y a rien sur l'anatomie du bestiau qui te permet de lui mettre un licol, alors ils se retrouvent avec des piercing disgracieux au nez. Sinon le mini désert était fort joli.
Après une nuit de sommeil bien merité nous quittons cette adorable famille avec qui nous avions partager se qu'on pouvait malgrès la barière de la langue.
Parce que franchement, avec un peu de vinaigrette, c'était délicieux.
Qu'on ne vienne plus dire que nous n'aimons pas les enfants
Encore de nombreux kilomètre parcourus, entre les troupeau de bêtes qui traversent impunément la "chaussée", le vol des aigles qui profitent de l'aspiration de la voiture pour s'envoler et les petites souris qui se cachent malicieusement dans leurs terriers Pour arriver dans la vallée de l'Orkhon et ses magnifique chutes d'eau. Nous avons dormi dans un camps de yourtes pour touristes sauf que, faute de place et après négociations acharnées de notre guide, nous avons pris place dans  celles des propriétaires des lieux. Du coup nous avons bien fêté ça et avons partagé quelque mots avec des voyageuses flamandes qui n'étaient pas mollissantes grâce aux temperatures hivernales. De son coté Bimba, à retrouvé ses amis chauffeurs de Was ancestraux, et de quoi parlent des chauffeurs qui se retrouvent autour de leurs belles mécaniques ? Et toi , t'as fait quoi avec l'alternateur ? ah cool! moi j'ai encore des problème de carbu. et les galipeurs? ben c'est toujours pas garanti !
Dans la vallée, Oh-oh, la vallée, lalillala
Les chutes de Orkhon, dans la vallée de Dana Orkhon

Au quatrième jour de notre périple nous avons visité le magnifique monastère bouddhiste de Karakorum mais décidément je comprends rien à cette religion. En fin de journée nous nous somme retrouvés au bord d'un petit lac tout moche et bien nommé Ugli lake (les pratiquant de la langue de Johnny Rotten comprendront), car il est entouré de détritus en tout genre. C'est un peu triste, que nous avons rejoint notre nouvelle yourte dans une guest house avec les toilettes les plus dangereuse du monde (5 mètre de profondeur où tu ne préfères pas tomber).
On dirait le nom d'un camp romain dans Asterix.
Karakorum

Au dernier jour de cette folle aventure nous avons pu admirer des chevaux sauvages Prevalsky (des chevaux ultra spéciaux parce qu'ils ont un chromosome en plus et qu'il en reste que 300 dans la nature) au sein du park national Hutsai.
Au bout de ces 5 jours sans douche nous sommes heureux de rentrer à l'hotel pour prendre une douche chaude et dormir. Il ne nous reste qu'à aller chercher nos passeports à l’ambassade chinoise le lendemain.


Nausicaa au cœur de la Yourte
Pour quitter Ulan Bator on avait deux solutions soit prendre le trans mongolien mais c'etait pas drôle et cher, ou prendre un billet de train nous emmenant à la frontière, la traverser en jeep avec un chauffeur et finir le trajet jusqu’à Pékin en bus couchette. C'est plus économique et ça a l'air trop fun.

Petites info en vrac : en chine pas de Google, ni de Facebook donc ne vous inquiétez pas si on donne pas trop de nouvelles (si vous êtes trop inquiet on est sur skype sur "noise ik"). une dédicace spéciale à Nicolas Lahaie si tu passe en mongolie un jour le meilleur rapport qualité prix pour la bière c'est la Tiger ou la Atlan Gobi. J'ai perdu 10 kg depuis qu'on est parti. Pour retourner au Hellfest il faudra s'arracher un bras et un oeil du coup on va préférer garder notre anatomie. On déteste Nicky Minaj mais on à bien aimer le dernier joueur du grenier et le dernier point culture.

En bonus:

Ce cul qui téléphone dans les toilettes d'un temple...


...et ce Yak médusé


Toutes les photos sont visibles sur notre album, il vous suffit juste de CLIQUER SUR CES MOTS EN CAPITALES

vendredi 12 septembre 2014

This is Russia, Bitch!

Partis à 23h59 le 15 aout, nous passâmes le poste Frontière le 16, à un peu plus de 4h00 du matin. Après l'obtention de notre tampon d'entrée, Nausicaa se rendormant sitôt s'etre rassise dans le bus, je pus savourer un bien singulier cadeau d'anniversaire de la fenêtre du bus: le lever du soleil sur les plaines russes embrumées, écoutant les choeurs de l'Armée Rouge, avant de m'endormir du sommeil du juste. Nous étions en Russie.

Saint-Pétersbourg Mon Amour


Nous sommes arrivés vers 8h du matin à Saint-Pétersbourg, nous sommes descendu du bus à une gare qui n'était pas forcément la nôtre mais le chauffeur de bus nous dit qu'il "n'en n'avait rien à foutre de là ou on quittait le bus". Le rituel de consignation des sacs passé, nous nous sommes dirigé vers la perspective Nevsky, c'est un peu leurs Champs-Élysée à eux sauf que c'est vachement plus grand (dans tout les sens du terme : plus long, plus large, plus haut et plus beau aussi).
Happy Birthday Andy
Pour l'anniv' d'Andy nous avions réservé avant de partir  une chambre dans un petit hostel sympa, mais qui faisait bien cheap après tout ces 3 étoiles. La réceptionniste étant aussi molle que son homologue hambourgeois, on s'est dit qu'on allait les présenter. Mais un autre dilemme me tarabustait l'esprit : qu'offrir à Andy ? Un Mug Lénine? Un service à café CCCP ? un manteau de spetnaz ? un buste en porcelaine à l'effigie de Trotsky ou de Staline ? Ah c'est sur il y a du choix, et tout ça le rendrait super heureux, sauf qu'il faut porter tout ça après, et c'est pas super utile en voyage... Après quelque recherche sur Trip Advisor, on se dit qu'un restau typiquement russe fera l'affaire. The Idiot, nous a proposer une excellente cuisine traditionnelle, du Côtes du Rhône bien de chez nous ( bien meilleur que le vin géorgien ) et de la super vodka le tout à un prix très correct. Il est un peu plus de minuit et c'est un peu ivre que nous retournons à l'hôtel quand soudain nous croisons 3 jeunes filles à cheval en plein centre ville. Je les regarde les yeux plein de jalousie quand surgit une quatrième cavalière au grand galop dans les perspectives (oui c'est comme ça qu'on appelle les rues en Russie et je trouve ça super poétique), ça restera un de mes plus jolie souvenir de voyage.

C'est bien tard et la tete un peu lourde que nous nous éveillons. Il faut vite refaire les sacs, et partir vers notre nouvel hostel qui nous réserve bien des surprise.  Trouver cet hôtel avait l'air facile sur le papier et sur google maps aussi... sauf que là sur place il n'y a rien à part un salon d’esthétique qui n'ont jamais  entendu parler d'"hôtel capsule".. J'utilise ma carte joker préférée, celle ou il y a écrit "demande à un passant" : Et j'ai fait bonne pioche, on est tomber sur un jeune homme très gentil et très patient qui à appeler la réception et nous accompagné jusque devant la porte (bon c’était dans la cours à droite mais personne pouvait le savoir, hein). Arrivés au bon étage (les hostels en Russie son souvent de grand appartement aménagé) une jeune fill
e souriante nous tend une paire de chausson, nous comprenons qu'il faut les enfilés. Elle nous fait visiter l'appartement, dans une logorrhée ininterrompue en russe jusqu’à ce que je puisse en placer une : "we don't speak russian", elle me regarde d'un air interrogatif et elle reprend de plus belle toujours aussi souriante et russe.
Au bout de quelque essaie on parviens a lui décrocher quelque mots d'anglais, elle en sait assez pour qu'on puisse se comprendre devant une tasse de thé bien chaude.
On ne prend jamais les statue de ce coté là, c'est bizarre non ?
Sinon notre chambre et bien une capsule de cosmonaute où il y a tout juste assez d'espace pour dormir à 2 et mettre les sacs sous le lit. Les travaux ne sont pas fini mais l’hôtel affiche complet parce que c'est pas cher et qu'en plus ils offrent le petit dej, le repas du soir et la visite de la ville (où les ponts se lèvent comme dans Inception) accompagnée du créateur déjanté de cet endroit d'inspiration cosmogonique (on sais pas ce que ça veux dire mais il à  bien insisté là dessus) avec deux chats et un escargot domestique.
Les chambres étant minuscules, les habitants se retrouve dans la salle commune pour partager les repas. D’ailleurs c'est au cours du repas du 2eme soir que Costia, le créateur fou, me dit au détour de la conversation qu'il connait les membres de Little Big (un groupe russe que nous apprécions) qui jouent le soir même à Paris (nous étions un peu déçus de ne pas pouvoir les voir jouer dans leurs ville d'origine). Mais la petite Anna qui à quitté le groupe est chez elle, et que si on veux on peux aller la voir le lendemain. Évidement nous sautons sur cette occasion inespérée. Nous passons donc
Chez Anna avec son chien Pas
l’après midi dans sa cuisine à boire du thé et du vin en communiquant avec google trad et le mime (c'est facile avec une mime de formation). Elle est très heureuse de nous recevoir, elle n'a pas pu aller à Paris mais Paris viens à elle. Elle nous parle de son univers, nous montre son atelier pour elle dessine et peint, son salon de tatouage et plein d'autre chose. D’ailleurs pour nous remercier d’être passé, elle me propose un nouveau tatoo. Je suis un peu submergée d’émotion, oui c'est pas mon genre de faire des tatoo sur des coup de tête, mais là impossible de refuser (heureusement que j'ai toujours des projet de tatoo en tête). Andrew le tatoueur qui travaillait à ce moment là m'a encrée une belle tête de vache du Wacken.

Le lendemain nous discutons avec la jeune Rita et son mari Viktor (oui on se marie jeune en Russie), on lui raconte qu'on voyage et qu'on va prendre le transsibérien, ni une ni deux, elle dit qu'elle serait ravi de nous recevoir chez elle à Oufa dans la République de Bachkirie en plein milieu de la Russie. Nous sautons encore une fois sur l'occasion tel des explorateurs de nouveau horizons.

Moskaw, c'est trop ! (ou la quête d'un lit)


transsibérien 3ème Classe
Nous nous rendons à Moscou par le train, le stop n'ayant pas marché (on était pas super bien placés je pense). Avant de monter, il faut montrer son billet et son passeport à la chef de wagon qui nous cri dessus en russe parce qu’elle ne comprend rien a nos papiers jusqu’à ce qu'elle lâche " NUMBER OF DOCUMENT!!!". on lui montre notre numéro de passeport et ele nous laisse monter dans le wagon couchette. On se retrouve en face d'un couple qui déménage avec plus de bagages que ce qu'on à laissé
derrière nous à paris. On prend un matelas pour s'assoir dessus, et là le cerbère de la porte râle encore très fort, on ne comprend évidement toujours rien, nos voisins nous traduisent dans un anglais approximatif qu'on a pas payé pour la literie donc on à pas le droit de s'assoir dessus. Du coup, on rend à la dame son bouzin en coton dégueulasse. Et c'est parti pour 10h, ça va être gai...
Sinon dans les trains russes il y a un truc génial qui peux m'occuper très longtemps, un Samovar, c'est un genre de bouilloire perpétuelle, une source intarissable d'eau chaude pour se préparer thé, café ou des nouilles lyophilisées.
Le Fameux Samovar
Nous avons pu passer le reste du voyage gentiment, notre cerbère s'étant détendue, même si notre literie emmerdait tout le monde parce qu’il n'y avais nul part où la ranger.

Arrivés sur place dans la soirée, nous comptions aller à la soirée Couchsurfing, mais nous nous pointons un peu trop tard et tout le monde est parti. Nous partons en quête d'un hôtel repéré sur internet que nous ne trouverons jamais. On se retrouve à deux heures du matin devant la porte d'un autre hôtel, on réveille la taulière qui nous demande ce qu'on fout là sans comprendre ce que doivent bien vouloir deux voyageurs la nuit dans un hôtel. Grâce à google trad (super pratique en Russie) on lui expose notre demande. Elle nous dégotte enfin une chambre d'enfant à prix d'or... en se couchant on sait qu'on ne va pas rester là les 4 jours.
Nous consacrons notre deuxième jour à trouver un meilleurs endroit pour dormir. On réserve dans un hostel qui à l'air sympa, pas cher, dans un quartier jeune et branché (oui hipster si vous voulez). Arrivez là, il on eu un groupe qui est arrivé et il n’ont plus notre chambre, mais ils on appeler un autre lieu ou c'est le même prix et il nous on commandé un taxi pour nous y rendre. Ce genre de déconvenue nous étant déjà arrivé à Saint-Pétersbourg, nous ne nous inquiétions pas et on s'impatiente de savoir à quel point nous serons surclassés cette fois-ci. Sauf que, au final, le taxi est à notre charge, que la chambre est plus petite que prévu et qu'elle vaut le double et qu'elle se trouve dans un quartier excentré. Après une petite gueulante, nous acceptions fatigués la chambre donnant sur le bar (ou il aiment particulièrement l'eurodance).
Donc nous devons encore passer une journée à chercher un hôtel, ou on nous refait le même coup une seconde fois, nous refusons, une 3eme fois et enfin une 4eme fois ou j'explose de rage, parce que pour être polie y'en à plein le cul de leurs conneries. La réceptionniste nous laisse sa chambre, dans l’état, c'est crade et cher mais nous n'en pouvons plus. Nous allons enfin pouvoir visiter la ville.
Nous décidons de nous lever très très tôt pour voir la place rouge déserte (Nathalie tout ça). Effectivement
St Cyril sur la place rouge
y'avait personne, mais la place était encombrée par des gradins pour les défilés militaires prévus début septembre. Nous nous rabattons vers les jardins du Kremlin qui sont très jolis.
Vers 10h on à pu allez saluer Lénine, enfin plutôt sa momie en plastique, avec de nombreux touristes chinois qui se sont fait arnaquer en achetant des collections de timbre. Ensuite, nous sommes aller visiter le musée d'état qui retrace l’histoire du pays depuis le néolithique à nos jours en réussissant l’exploit de ne pas parler de la période communiste. Nous avons fini la journée par le Zoum, une galerie marchande de luxe  qui rappelle le passage Choiseul à Paris mais en beaucoup plus grand.
Nous tentons notre chance à une deuxième soirée Couchsurfing, mais le fait d’être en couple nous dessert vachement, être deux filles à l'air de beaucoup mieux marcher. Nous avons néanmoins pasé une bonne soirée en plusieurs langues et plusieurs bières.
Il est déjà temps de prendre le transsibérien pour une 30aine d'heures, Il faudra revenir à Moscou parce que là, c'est raté...

Oufa, c'est Ouf


De retour dans le transsibérien, où nous devons cette fois passer une nuit (mais nous avons réservé et payé nos matelas, cette fois-ci), nous avons voyagé en compagnie de trois babouchkas avec qui nous avons partagé thé et graines de tournesol, avec des cheftaines de wagons bien moins arides quoique goguenardes.
Rita nous accueillit à la sortie du train et après un repas, nous avons visité Ufa by night, vu la statue de Salavat Yulayev, leur héros national, appris que le symbole de leur ville était une martre, avons flâné dans les parcs le long du fleuve et admiré la vue sur la cité de nuit. Puis, Rita et Viktor nous ont emmenés chez German, un grand amateur de thé chez qui nous avons fait une dégustation de Long Jing accompagné de miel de la région.
Andy est très volubile avec German
Le lendemain, nous nous somme rendus dans une école où une amie du couple, Marina, donnait une leçon de poterie. après avoir modelé un pot, puis façonné de magnifiques chevaux, nous avons été conviés, tels des ministres, à visiter l'école et son musée, la pauvre Marina affamée devant faire la traduction en anglais. Après le musée, ce fut le tour de la professeur d'art plastique de nous faire visiter sa classe (d'un très bon niveau!), et bien que nous nous sentions comme des stars, nous avons commencé à nous demander quand ça finirait. Alors que nous avions enfin franchi le seuil, nous fûmes une fois de plus interpellés, par la professeur d'anglais cette fois-ci, qui parlait un français parfait et m'a imploré, le regard humide et plein d'espoir: "dis-moi quelque chose!". Il s'avérait qu'elle n'avait pas pu parler français depuis la fin de ses études car jamais aucun français ne semble se rendre à Ufa.
La master Class poterie avec Marina et Rita
Nous avons déjeuné vers 17h, dans un restaurant halal (la première religion de la Bachkirie est musulmane, moi qui pensait qu'en Russie, tout le monde était orthodoxe, j'ai du revoir ma géopolitique), avant de partir en quête des ingrédients pour préparer à nos hôtes une blanquette de veau au poulet, puisque notre recherche de "baby of the cow" resta vaine.
Moi cuisinant, tandis que Nausicaa apprenait à Rita des rudiments de Français tels que "Merci, de rien, tout le plaisir est pour moi", ou encore "excusez-moi, où est la tour Eiffel?", nous avons finalement pu déguster notre blanquette, rejoints par German.
Après le repas, German apprit à Nausicaa la préparation du Maté que nous avons partagé au cours d'une mémorable soirée où je me vis offrir un chapeau Haj d'une splendeur mirobolante, tandis que Nausicaa a eu en cadeau la calebasse à Maté en échange de la promesse d'envoyer à German une photo à chaque fois qu'on s'en sert (German, si tu nous lis, nous ne t'avons pas oublié, nous n'avons juste pas encore de maté!)
Le lendemain, je fus invité par Viktor au Banya, ou des hommes nus, trempés de sueur, se fouettent avec des feuilles aromatiques dans la moiteur des saunas russes. La marche à suivre pour le Banya est la suivante: Viktor a fait infuser son bouquet de feuilles aromatiques dans un baquet d'au chaude, pendant que nous avons alterné sauna, puis eau froide (il y avait aussi un jaccuzzi, mais cela n'a rien de traditionnel), plusieurs fois, avant que Viktor n'amène enfin le bouquet dans le sauna, avec lequel il me battit le dessous des pieds, les jambes, les fesses, le dos, et le ventre, alors que les arômes embaumaient diffusaient leur odeur et vivifiaient ma peau. Aussi fou que ça puisse paraître, ça détend. Ensuite on s'asperge une fois de plus d'eau froide, avant de s'arroser de l'eau dans lequel le bouquet aromatique a trempé. Après ça, une collation et une vodka remettent les idées en place et j'ai pu retrouver Nausicaa et Rita (qui de leur côté ont été visiter une mosquée). Rita, dont c'était l'anniversaire ce jour, nous offrit une part de gâteau avant qu'ils ne nous ramènent vers le train pour Irkoutsk. Après nos déboires moscovites, être reçu par des amis nous a réchauffé le cœur. Ils nous manqueront, mais nous espérons bien les croiser de nouveau un jour, peut-être en France.

Irkoutsk, la ville dont rien ne rime en outsk


C'est trois jours de train qui sont désormais devant nous, et ayant réservé au dernier moment, nous avons chacun une couchette à un bout du wagon. Nausicaa est au centre (car c'est bien connu, le centre est un bout), à coté d'une babouchka austère de prime abord, mais finalement sympathique (elle lui a offert des tomates trop mûres). Quant à moi, j'étais au fond à gauche, accompagné de deux types dont j'ai passé deux jours à me demander ce qu'ils me voulaient, a me montrer leur gorge du pouce. Le troisième soir, je compris, ils picolaient et souhaitaient que je me joigne à eux. Plus exactement, je n'ai pas vraiment eu le choix, après m'avoir fait signe de m'asseoir, ils me remplirent un godet de cognac Ouzbèke. Le langage des hommes qui boivent étant universel, j'ai pu comprendre qu'ils s'appelaient Dimitri et Sergeï, et qu'ils pensaient que les français ne tenaient pas l'alcool. J'ai évité de les contredire, après tout, ils avaient au moins une bouteille d'avance sur moi, et moi, si j'appréciais de boire un verre, je n'avais pas spécialement envie de m'arracher la gorge avec une liqueur douteuse (j'ai malgré tout été resservi plusieurs fois, "niet" n'étant manifestement pas une option).
Les français, ça boit peut-être peu et ça ne tient peut-être pas très bien le cognac, mais ça ne vomit pas partout sur sa couchette en pleine nuit, et du coup ça n'a pas besoin de s'exiler, loqueteux, vers une autre couchette libre. Je pense que c'est ce que nous appelons chez nous l'expression du bon goût, et ce qui nous permet d'avoir la côte auprès des gonzesse de par le monde. Mais je peux me tromper.
Le lendemain, c'est un Sergeï tout détendu qui fût ravi de nous montrer de la fenêtre du train que la tour qui est sur le billet de 10 roubles venait de sa ville. Il me donna le billet en souvenir aussi.

Nous arrivâmes donc à Irkoutsk, ville connue de par le monde pour son orthographe improbable, et pour être un rendez-vous de voyageurs désireux de voir le lac Baïkal. Nous étions logés dans un petit hôtel près du marché, avec vue sur la basse-cour. Dire que nous étions au cœur d'un quartier vivant est un euphémisme, puisqu'il s'agissait d'un hôtel de passe. On entendait les poules la nuit, et le coq au matin. Mais malgré tout c'était très propre et peu onéreux
Bête bizarre brabra dent en sable.
. La ville est dotée d'un musée du thé, composé de deux petites salles, mais dans lequel on peut apprendre que la ville se trouvait sur la route nord du thé et disposait d'une usine d'emballage. Nous avons diné dans un restaurant qui faisait croire que du fromage et des lardons sur des frites, ça faisait un plat japonais, nous avons visité le marché fort bien achalandé, apprécié le look des enfants à la rentrée des classe, garçons en costume, filles en tailleur avec pompons dans les cheveux (la théorie de Nausicaa est que les filles ayant les plus gros pompons sont celle qui ont été punies pour leur mauvais résultats), recherché des enveloppes (une quête épique que je ne vous raconterai pas rien que pour vous frustrer), j'ai mangé un poisson séché dans un bar et c'est très bon (le goût du jambon fumé, sans le goût du jambon), et aussi un chausson à la choucroute. Non, franchement, Irkoutsk, c'est des aventures à n'en plus finir.

Et puis nous avons pris le bus vers lac Baïkal.

Baïkal, ça fait pas d'mal


La route menant sur l'île d'Olkhon sur le lac Baïkal s'effectue en minibus et est de toute beauté, traversant la toundra et les steppes. C'est d'ailleurs à ce moment-là que la route cesse d'être, nous abandonnant d'abord à un ferry, puis aux cahots incessants des pistes rocailleuses. Autant la route est belle et enchanteresse, autant l’arrivée au lac laisse sans voix. Des étendues bleues, baignées de soleil, aux couleurs changeantes, une eau d'une clarté presque surnaturelle, une chatoyance de tous les instants, des goélands comme s'il en pleuvait, régalaient nos yeux éberlués, nous laissant esbaudis, époustouflés devant tant de mirrificience appelant simultanément aux superlatifs les plus biscornus autant qu'au lyrisme le plus dégoulinant.
C'est beau, hein ?
Histoire d'être un peu technique et de recopier le guide, situé en Sibérie, le lac Baïkal est entouré d'une réserve naturelle à l'ouest, d'une réserve naturelle à l'est, et l'île où nous nous trouvions est quasi intégralement une réserve naturelle elle-même. L'eau du lac est saturée en oxygène, l'air est le plus pur du monde (d'ailleurs l'eau aussi), au point qu'on peut, non seulement boire l'eau du lac, mais aussi, avec le recul, se demander si le sentiment d'euphorie ressenti là-bas n'est pas simplement lié à une banale défonce à l'O2, ce qui ferait de nous de simples junkies, ce qui serait décevant, surtout pour nos familles qui pensent que nous sommes des jeunes bien sous tout rapport.
Il nous a fallu deux jours pour explorer l'île, en deux excursions, l'une passant en van à travers la Toundra pour atteindre la pointe nord, ou c'est joli, et l'autre traversant en van la steppe rocheuse vers le sud, ou c'est joli aussi. Nous avons du insister pour pouvoir faire l'excursion vers le sud, peu populaire à priori, mais que nous avons finalement trouvé plus intéressante, avec ses grandes plaines rocailleuses, ses flancs rocheux que ma dulcinée grimpait pieds nus, inconsciente du danger que constituaient les criquets tapis pernicieusement
ça aussi c'est beau.
dans les mottes d'herbe, ses cairns chamaniques, et ce mur mystérieux érigé il y a plus de 1000 ans sans que personne ne connaisse son utilité (ma théorie est qu'un culte à un grand ancien a jadis été sur cette île, aujourd'hui oublié de tous sauf d'une secte secrète d'autochtones qui se réunissent de temps à autres pour sacrifier des mouettes à la gloire de leur dieu impie).





Pour le reste, on peut dire que si Amélie Nothomb a le lyrisme mégalomane, le lac Baïkal, lui, rend humble. Et immortel si on se baigne dedans (à ce sujet, si quelqu'un parmi vous avait pour plan secret de nous occire, nous sommes au regret de lui annoncer que ça va être vachement plus dur, maintenant).

Nous sommes retournés à Irkoutsk pour une nuit, avant de nous rendre à la gare au petit matin dans la brume et par une température flirtant avec le 0. L'hiver arrive vite en Sibérie, et il est temps pour nous de partir vers Ulan Ude, dernière étape russe avant notre entrée en Mongolie. C'est du train que j'écris ces quelques lignes, avec encore au coin de l’œil le Lac azuré qui nous accompagne encore pour quelques kilomètres de la fenêtre du wagon, et qu'il est temps cette fois de quitter pour de  bon vers de nouvelles aventures trépidantes et probablement mirifiques.

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